Contrairement aux idées reçues, "Rambo" n’est pas un film de guerre ! Il inscrit son action dans un contexte post-guerre mais jamais, en aucun cas jamais, il n’y est question de chars d’assaut.
John Rambo n'y est qu'un type paumé qui vagabonde histoire de retrouver ses amis de guerre, tous morts depuis, cherchant sa place dans une société qui ne veut plus de lui. A la suite d'une mauvaise confrontation avec les flics d'un bled paumé, il va se retrouver traqué en pleine forêt, retrouvant alors malgré lui la seule chose qu'il sache encore faire : survivre en milieu hostile et se défendre. La seule personne qui pourra encore dialoguer avec lui est le colonel Trautman, un "père" symbolique qui a créé le soldat et devra retrouver l'homme.
Aussi efficace dans la dénonciation d'une culpabilisation cruelle des vétérans que dans l'agencement d'un survival haletant dans des décors grandioses, le film se laisse toujours regarder avec plaisir, allant droit au but dans chaque scène et grâce à sa courte durée (1h29). Avec un final où le soldat perdu redevient enfant en craquant dans les bras de la seule personne qu'il connaisse encore vraiment sur cette Terre, "First blood" se termine sur une note grave et touchante qui tranche avec ses suites guerrières qui n'ont plus grand chose à voir avec ces origines là.