C'est quand même drôle de voir comment un film critiquant la Guerre du Vietnam s'est transformé en franchise de propagande US. Du premier Rambo, il ne reste plus rien si ce n'est la présence de Sylvester Stallone et Richard Crenna à l'écran. Fini le héros torturé qui garde des séquelles d'une guerre qui n'était pas la sienne. Rambo, c'est devenu avant tout le mâle alpha , celui avec des muscles et de gros fusils, qui fait tout péter autour de lui.
Ce Rambo III prend la même direction que le précédent, à savoir un gros film d'action bourrin où tout explose et où les victimes se comptent par dizaines. Dans ce registre-là, Rambo III fait fort. Je le trouve même meilleur que le deux. Mais cela ne suffit pas à en faire un bon film. Rambo III, c'est avant tout un nanar qui divertit. C'est parfois involontairement drôle, souvent cliché, mais ça fait marrer. Et ce que j'en retiens le plus, au final, c'est la composition musicale de Jerry Goldsmith, qu'on a certes connu bien plus en forme, mais qui arrive à créer une bonne ambiance pour ce troisième épisode des aventures de Rambo. Autre point qui rend le film divertissant: les séquences spectaculaires et autres cascades, vraiment bien faites. Dommage que ce soit au service d'un film au scénario douteux voire franchement puant.
Bref, il est dommage d'avoir fait de ce personnage torturé une machine de guerre sans limites. Le mieux aurait peut-être même été de créer un nouveau personnage, car niveau crédibilité, le Rambo du premier film en prend un sacré coup.