Autant le dire d’emblée, le script est extrêmement ténu et l’intrigue réduite à peau de balle. Notre cher Sly se retrouve dans son ranch avec une mamacita et une fille adoptive, il chevauche dans la grande prairie et continue à creuser toujours plus profond pour planquer une véritable armada composée de M16, calibre 9, couteaux dentés et autres joyeusetés. On est jamais trop prévoyant. Et comme les narcos ne sont pas des gens qui font dans la dentelle, ils viennent méchamment bousculer et anéantir son havre de paix, et déclenche la colère en réveillant la bête qui est en John Rambo.


C’est réduit à peu de choses. Pas de grandes idées métaphysiques sur le devenir du héros fatigué. Il ne nous fait pas l’ « Unforgiven Ramboien » que certains attendaient. Un scénario simpliste mis en scène par un réalisateur qui à défaut d’être un grand conteur et un formaliste hors pair, réussit plutôt bien dans la mise en application de l’actionner burné. Mais surtout, et c’est uniquement sur ça que ce film, très quelconque au demeurant, révèle une véritable force évocatrice et finit même par devenir plus que sympathique à voir, la gueule taillée au couperet d’un Sly sur qui le temps ne semble pas avoir d’emprise. Ces rides anoblissent ce regard de chien battu qui le rend si empathique. On le croirait sculpté dans un vieux chêne. Une incroyable aura se dégage de sa personne et à l’image de Clint Eastwood, et dans un registre absolument différent, il dégage une grande puissance et force lorsqu’il se déplace. Il a une p... d'allure.


Dans ce Rambo là, les méchants sont ultra-caricaturaux et mexicains, puisque ce sont d’horribles narcos mexicains - j’entends déjà les hystériques bobos Newyorkais crier au racisme et partir dans leurs délires habituels, laissons les s’époumoner ils vont bien finir par comprendre qu’en fait leur avis on s’en fout… - l’intrigue est ultra-simpliste, mais il aura au moins fallu qu’ils nous mettent notre Sly en colère, pour assister à un final que l’on peut aisément définir comme orgasmique. On sent, tout au long de la première partie, monter la rage du mec à qui il vaut mieux éviter de faire du tort afin d’éviter qu’il vous fasse une guerre comme vous en avez jamais vu, et quand ça explose, c’est d’une grande efficacité pour ce que l’on demande à ce genre de film.


Au final, j’ai personnellement passé un très bon moment, même si rien n’est révolutionnaire, que ça aurait pu être mieux écrit, qu’on peut lui reprocher quelques ficelles scénaristiques un peu erronées, et des choix d’interprétations plutôt discutables, des méchants ultra-caricaturaux, tous les défauts inhérents aux mauvais films d’action, sauf qu’il y a Stallone, et pas touche à Sly !!!!, lui et sa rage, et dans ce film ça fait toute la différence. Il est impossible de ne pas s’attacher à ce roc à l’expression de gros toutou triste et mélancolique. Et ce final en forme de carnage orgasmique virant au cartoon gore, fait un bien fou bordel de bordel !!!

philippequevillart
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le 5 déc. 2019

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