Deux en un.
Pour éviter de se faire virer par son directeur parce qu'il a été surpris dans la fête foraine du coin au lieu de surveiller le parc automobile où il est assigné, un homme un peu simplet s'invente un...
Par
le 4 nov. 2020
1 j'aime
1
Dans son Histoire de l'art du cinéma, Georges Sadoul parle ainsi de Fernandel : « Un grand comédien que les réalisateurs français rabaissèrent souvent à la pitrerie.»*
Il acceptait les rôles, le couteau sous la gorge, le Marseillais "à gueule de cheval" ? ...
Et pourquoi ce « rabaissèrent » ?... Il était mort, Fernand Joseph Désiré Contandin ?! ... ... Pour l'auteur, ça semblait cuit, en tout cas. Les années qui suivirent allaient donc "ressusciter" un des plus grands acteurs français : sous la direction des Duvivier, Grangier, Boyer, Verneuil...
Cela dit, le visionnage de Raphaël lui donne raison, à Sadoul, tellement c'est médiocre : surjoué, criard, répétitif...
( cf. la critique de Ryce753 )
Et ce n'est pas une question d'humour qui aurait mal vieilli.
Charlie Chaplin, Harold Lloyd, Buster Keaton, les Marx Brothers... c'était quand ?
Et puis, à la même époque que celle du navrant Raphaël, des metteurs en scène français réalisaient des comédies d'une autre facture ... et qui font rire encore (Allégret, Autant-Lara, Guitry, Carné, Renoir...) ; idem du côté des Américains (Capra, Cukor, Hawks...).
Raphaël est mauvais parce que, sur ce coup-là, Christian-Jaque a opté pour un humour exclusivement lourdingue : quantité (agitation, bruit) à la place de la qualité (subtilité, finesse)...
En outre, quand on sait que le "marathon automobile" au centre de l'intrigue --- qui voit Fernandel obligé de s'inventer un jumeau pour gagner la course --- commence vingt minutes avant la fin du film (!!)... on comprend que ce n'est pas la rigueur qui a étouffé le réalisateur.
Cela dit, on rit parfois, comme avec la parade des équipes avant le départ et le défilé des Allemands au pas de l'oie, ou encore avec Fernandel, lessivé, au bord de la syncope, attrapant la belle moustache d'un commissaire et lui disant : "Oh, c'est à vous, tout ça ?"...
Oui, c'est maigre, hein ?
*Georges Sadoul, Histoire de l'art du cinéma - Des origines à nos jours, Flammarion, 1949, p.268.
Créée
le 13 sept. 2020
Critique lue 171 fois
3 j'aime
5 commentaires
D'autres avis sur Raphaël le tatoué
Pour éviter de se faire virer par son directeur parce qu'il a été surpris dans la fête foraine du coin au lieu de surveiller le parc automobile où il est assigné, un homme un peu simplet s'invente un...
Par
le 4 nov. 2020
1 j'aime
1
Une comédie vraiment ridicule avec Fernandel !! L'acteur en a fait une quantité de navet de ce genre au début de sa carrière. Et ce film en fait bien partie. Pourtant, le début n'avait pas mal...
Par
le 12 févr. 2015
1 j'aime
1
Surpris un soir, à la foire du coin, par son patron, un sympathique veilleur de nuit s'invente un frère jumeau pour se tirer d'affaire. Ce dernier est mis à contribution par le patron crapuleux pour...
le 20 oct. 2024
Du même critique
Après être parvenu à tenir pendant les vingt premières minutes d'une course poursuite à Florence --- allégorie involontaire de la laideur* investissant (et saccageant) la beauté ---, je me suis dit...
le 17 déc. 2019
32 j'aime
1
La pauvre Nia DaCosta a encore et toujours les abeilles... Que sa colère soit sincère ou pas, elle en oublie (presque) le cinéma, ici, à force de chevaucher la Propagande, de faire de la retape pour...
le 18 sept. 2021
29 j'aime
28
24 heures du quotidien de trois jeunes de banlieue, sous forme implicite de compte à rebours... Entre les personnes qui honnissent Kassovitz (et sont incapables de jauger La Haine autrement qu'à...
le 24 mars 2020
28 j'aime
24