Michel Deville conte avec soin et style la rencontre, en 1830, entre Raphaël, le débauché, et Aurore, la vertueuse, et consécutivement l'amour impossible entre un séducteur cynique et une jeune veuve parfaitement digne. Un temps parallèles, leurs existences contrastées se rejoignent dans une passion inaboutie.
Alimenté par des indices psychologiques simples, le drame de Deville s'élabore sur un mode romantique sans mièvrerie ni affectation, c'est-à-dire qui préserve la vérité des personnages et n'élude pas le caractère licencieux qu'introduisent nécessairement les moeurs de Raphaël. L'incapacité de ce dernier à rompre avec son existence de vice, son refus, par amour, d'y entrainer Aurore conduiront celle-ci,
par amour aussi, à s'y fourvoyer avec répugnance.
C'est l'originalité du scénario de Nina Companeez.
L'interprétation de Maurice Ronet et de François Fabian est inspirée, et si l'histoire de leurs personnages peut parfois sembler un peu étriquée sur un plan scénaristique, elle s'inscrit dans une reconstitution d'époque convaincante et d'une grande beauté formelle.