L'année-même où le syndrome de Stockholm était décrit, Risi en faisait son interprétation (probablement pas exprès), encore une fois aussi visionnaire que bien dans l'air du temps.
Quelque chose manque toutefois au crime burlesque qu'il propose. Plus télévisuel, moins libéré de ses inspirations que ses productions précédentes, et surtout très braillard, Rapt à l'italienne est une farce ratée, un des premiers signes que Risi va davantage peiner à rester sur le devant de la scène pour la troisième décennie de sa carrière.
Comme il tient à montrer qu'il comprend toujours le spectateur, il saura néanmoins donner à son road thriller une ambiance entraînante, presqu'enjouée. Voir Mastroianni et Oliver Reed se chercher en plein tournage et tout faire pour qu'une collaboration pas très sérieuse fasse au moins plaisir, ce n'est pas à négliger. Faute de lui donner son lustre, cela en fait une petite œuvre aérée, une petite sœur des polars à la Gabin.
→ Quantième Art