A la porte en ruine fouettée par la pluie et les vents (fort symbole) s'oppose la petite clairière ensoleillée où se déroule toutefois plusieurs fois un crime odieux.
Le ressort du film ne repose pas tellement sur la recherche de la vérité mais bien sur les motivations des sujets à la modeler car, dans Rashomon, le réel n'est qu'une ombre projetée sur un mur, un frémissement derrière le voile de la subjectivité.
La mise en scène est posée, maîtrisée, Kurosawa construisant ses plans à l'aide des décors de bois, de pierre ou d'arbres ; véritables scènes de théâtre pour cette comédie humaine où les gesticulations de Mifune ou les lamentations de la femme semblent bien vains.