Après ma déception sur Les 7 Samouraïs et ayant tout de même constaté le génie technique d’Akira Kurosawa, je me suis dit qu’un petit Rashomon de moins d’1h30 me permettrait peut-être d'être plus à même d’apprécier son cinéma...
Hé ben c’est chose faite !
Les premiers plans du réalisateur, diluviens puis sylvestres, sont sublimes – avec un scrolling à couper le souffle en forêt. La musique, très présente, fonctionne déjà très bien, avec un petit côté moyen-oriental assez étonnant d'ailleurs…
La partie tribunal s'avère également efficace, on devine le génie du montage : les différentes versions impressionnent, puis amusent lorsque l'on passe d’un affrontement qui aurait inspiré Sergio Leone à une démystification du samouraï dans la dernière version...
Et si Toshirō Mifune a tendance à en faire un peu trop selon moi, surtout lorsqu'il crie à tout bout de champ, les autres acteurs restent relativement sobres, ce qui n'est pas un mal, bien au contraire...
Sur le fond, c’est fou l’importance que revêt l’honneur chez les nippons : je suis humilié, je me fais hara-kiri.... Si j'avais été japonais à cette époque, je ne serais plus depuis longtemps déjà ! ^^
Mais cet aspect reste aussi l'une des forces du film, lui conférant des allures tragi-comiques étonnantes, même si les réactions de chacun deviennent assez prévisibles.
Quant à l'universalité et l'intemporalité de la question posée sur l’égoïsme, puis sur la lâcheté, elle m’a bien interrogé sur le plan personnel... Rashomon est donc beau, intelligent, bien construit, parfois surjoué, mais il m'a surtout donné envie de voir d’autres oeuvres d'Akira Kurosawa. Les moins longues en tout cas...