Tout en restant à mes yeux un des meilleurs Pixar que j'ai pu voir, Ratatouille déborde cependant des défauts habituels propres à l'animation contemporaine.
Déjà, bien sûr l'incroyable laideur de l'ensemble, le froid bleuté des décors, le clinquant sans vie, l'absence complète totale et définitive de chaleur ou du minimum d'épaisseur.
Ca commence dès les première images, avec une chaumière qu'on imagine charmante derrière ses pixels mais qui échoue à transmettre la moindre émotion esthétique et qui nous laisse au final froid et insensible, comme elle.
Avec ça, le défaut, bien plus ancien, du décalage entre des personnages humains raté et des animaux plus efficaces est ici encore multiplié par la technique et un abominable design. C'est bien simple à chaque apparition humaine, j'avais un haut le coeur, c'est incompréhensible de hideur ces visages grotesques, un vrai cauchemar.
Et sinon, comme d'habitude depuis vingt ans, le film est parfaitement hystérique, incapable de raconter son histoire sans grands effets de caméra inutiles et accélérations illisibles, mais bon, par rapport à d'autres celui-là est presque propre alors, on ne va pas se plaindre...
L'avantage de Ratatouille, c'est que si on oublie la morale idiote, le message simpliste pénible et le visuel abominable, l'histoire est chouette comme tout. Les rats sont plutôt bien faits, et le monde de la cuisine est bien traité, on se croirait presque dans un Disney à l'ancienne parfois, esthétique glacée mise à part.
Avec ça, un bel effort sur les voix, tout particulièrement un Peter O'Toole énorme en Anton Ego, de très loin la meilleure chose du film...
Enfin, un film d'animation regardable de nos jours c'est déjà beaucoup, je vais rester généreux sur celui-là, moi, ça me changera...