Cafards dans la cave, pisse de chien sur le sol, mégots de cigarettes sur les meubles, l’appartement de Ray et Liz, couple fatigué habitant la banlieue de Birmingham, est un tableau naturaliste. Sombre par le traitement des couleurs, sombre par son propos, Ray & Liz nous plonge dans le quotidien d’une famille qui peine à être heureuse. Dans cet appartement vétuste et insalubre, tous sont désabusés : Ray, Liz et leurs enfants, Jason et Richard. Sans un sous, sans un projet, ils témoignent du défilement des jours dans le plus grand des silences et s’occupent comme ils le peuvent. Liz fait des puzzles ou de la couture, une clope toujours au bec. Jason manie ses lego et plus tard ses escargots. Richard s’échappe dans le monde extérieur et étudie. Ray est au chômage et boit.
Ray & Liz n’est pas un film muet mais ses protagonistes ne sont pas bavards. Ils semblent subir leur existence sans en être acteur. Ils sont résignés. Alors, par moments, ils s’échauffent, s’énervent, s’étripent, pleurent et sortent de leur léthargie. Chaotiques, ils peuvent le devenir.
Ray & Liz est l’histoire d’une famille qui perd pied peu à peu. Mais c’est beau.