« Herbert West se prend pour Dieux, mais celui-ci a horreur de la concurrence ! ». Voici peu ou proue ce que l’on pouvait lire sur les innombrables affiches et autres jaquettes de « Re-animator », petit film d’horreur arrivé de nulle part et devenu en quelques mois, l’objet culte d’une génération. La génération biberonnait aux étales fournis et hétéroclites des vidéoclubs. En effet, combien d’après-midi ou de soirées vidéo armées de chips, bons becs et autres sodas ont débuté ou se sont soldées par le visionnage tout azimut de la pépite horrifico-comique d’un certain Stuart Gordon, tenancier d’un théâtre devenu en une réalisation, un cinéaste incontournable ? Produit par Brian Yuzna (un obscur producteur n’ayant encore rien produit), «Re-animator», d’après la nouvelle de H.P. Lovecraft, « Herbert West, réanimateur » réussira à trouver son public. Il faut dire que dans une décennie où le fantastique et l’horreur envahissaient l’espace, le film de Stuart Gordon fut trimbalé et exhibé dans de nombreux festivals. Avec « Re-animator », l’irrévérence était de mise et le ton était donné, les aventures d’Herbert West (Jeffrey Combs, véritable révélation), le détestable et cynique Dr Frankenstein moderne se feront à grand coup de saillies gores et nécrophiles parfois borderline, mais le tout enrobé d’un humour noir en parfait décalage laissant le spectateur pantois devant un tel spectacle. Auréolé de la mention spéciale horreur à Avoriaz (la Mecque du cinéma de genre) en 1986, le film n’ait jamais tombé dans l’oubli. Mieux encore, l’éditeur français, The Ecstasy Of Films ressuscite 34 ans plus tard, le long-métrage à partir d’un master 4K fort sympathique. Herbert West nous revient la seringue à la main pour une version intégrale, jusque-là inédite. What else !!