Vous vous souvenez de cette réplique culte du personnage joué par Danny Glover dans l'Arme fatale:
Je suis trop vieux pour ces conneries
Eh bien c'est peu ou prou ce que j'ai ressenti devant Ready Player One. J'ai eu souvent, pas toujours non plus, restons nuancé, cette sensation d'assister à un spectacle grandiose, bien sûr, mais trop coloré, chiadé, brassant des références en veux-tu en voilà, sorte de maelstrom infernal et interminable (il est long quand même, non ?)
Es-ce un "film doudou" comme on se plait à le dire depuis sa sortie ? J'aurais envie de répondre oui, mais pas dans le sens où on l'entend. Ce n'est pas tant ses clins d'yeux incessants qui flirtent avec notre nostalgie, mais plutôt son schéma, récit éculé jusqu'à la moelle du blockbuster, qui constamment restent sur les rails de la locomotive Steven Spielberg. Superbe machine certes, rodée, huilée, mais désespérément convenue et dont le terminal est connu d'avance... Pour un film si créatif, exhaustif presque dans ses références -ou son auto-référence, parce que franchement, ça clignote STEVEN sur chaque plan, scène, acteur, d'ailleurs le héros EST littéralement notre jeune cinéaste version Atari/ado pré-pubère- il est bien dommage de se borner à suivre le canevas classique et vidéoludique du sauvetage de la planète comme on termine un jeux d'arcade ou une série B au cinéma, niveaux après niveaux.
Je mentirais néanmoins si je disais que je ne me suis pas amusé durant ce Steven's Tour. Notamment sur cette course dantesque du début, à fond les ballons. J'imagine bien que notre réalisateur était comme un petit fou aux manettes de ce film, de là à parler de mégalomanie... ?
Étonnamment, je ne m'attendais pas à un film si "enfantin". Ici on flirte avec les Goonies perdus dans la matrice PG13. Il garde cette tonalité tout le long, dommage car le génie de Steven Spielberg, aussi, est de réussir à parler à tous les âges, d'avoir plusieurs niveaux de lectures, contentant donc tout le monde.
Trop léger en ce qui me concerne, mais je concède volontiers à Ready Player One (entendez Steven Spielberg) cette vivacité, à défaut de spontanéité, presque naïve d'avoir retrouvé les jouets de sa jeunesse.