Dans la plupart des films qui ont pour but d’être populaire, les références culturelles sont nombreuses. Que ce soient des références musicales, des références aux jeux vidéos ou, évidemment, des références cinématographiques, les clins d’œil sont souvent présents au 7ème art mais pas nécessairement appréciés de tous. Beaucoup de personnes en effet, trouvent que les références n’ont pas d’utilité dans un film, tous simplement parce qu’elles ne servent pas l’intrigue du dit film, et si c’est parfois vrai dans certains, ce n’est pas le cas du dernier film de Steven Spielberg, Ready Player One.
Le film se déroulant majoritairement dans un monde virtuel nommé l’Oasis, les références à la pop culture sont omniprésentes. La voiture de Retour vers le Futur, Freddy Krueger, le tyrannosaure de Jurassic Park connu sous le nom de Rexy ou encore le Géant de Fer, on baigne dans un océan de pop culture où on pourrait penser qu’on ne peut que se noyer dans une vague de références superflues. Or ce n’est pas le cas dans ce film car chaque référence à une utilité dans ce scénario. Si on regarde de plus près chaque référence à sa logique dans son utilisation. Le tyrannosaure est là car, comme Jurassic Park, ce film fait une critique du mode de production Hollywoodien en dénonçant une industrialisation capitaliste, récurrente dans la filmographie de Spielberg tandis que la Dolorean est présente car tout le film repose sur l’envie d’un personnage de revenir dans le passé pour changer ses erreurs. Ainsi ce film qui se base sur des références, à contrario de beaucoup de film, se sert de ces références pour appuyer son propos. C’est ce qui fait le principal atout de ce film et également sa singularité dans le monde du cinéma car la référence n’est plus du fan service mais un outil cinématographique
De plus, Steven Spielberg, qui avait déjà montré son habilité à utiliser le numérique et la motion capture avec Tintin, réussit à rendre crédible, voir réaliste un monde entièrement virtuel qui ferait languir n’importe quel joueur de jeux vidéo. La maitrise de Spielberg, en tant que réalisateur, lui permet encore une fois de capter sans problème les émotions véhiculées par ses personnages, motion capture ou non, et de rendre des séquences mémorable et intense que l’on ne verrait pas dans n’importe quels films.
Ready Player One est un film qui faut voir et un film qui faut encourager car des films aussi singuliers, qui utilisent aussi bien les outils cinématographiques à leur disposition sont devenus trop rares. Or innover est important au cinéma, et c’est pour cette raison que ce film l’est. Il démontre qu’on peut utiliser le numérique pour une autre raison que créer du spectacle, il démontre qu’on peut faire des références culturels pour une autre raison que faire du fan service. Bref Ready Player One montre que le cinéma n’est pas qu’une machine industrielle qui créer des produit de consommation mais également un oasis de créativité pour ceux qui veulent créer des œuvres d’arts.
Yann Delmas