Voilà donc le film ultime pour les geeks et gamers, celui qui a pour ambition de faire jouir de plaisir toute une génération (et à lire certains retours extatiques, c'est bel et bien le cas).
Mais me concernant, pensant n'être ni un geek ni un gamer, j'avoue m'être senti par moments extérieur à tout ça, voire totalement exclu face à un délire trop hermétique pour moi.
Après, ça n'empêche pas certaines séquences d'être indéniablement grisantes (la première course m'a laissé comme deux ronds de flan), voire extrêmement ludique (la partie hommage à un célèbre film d’un célèbre réalisateur), puisqu'on parle quand même de Spielberg et qu'on sait depuis maintenant 47 ans que le mec est capable de véritables prouesses de mise en scène.
Le problème, c'est que tout ça a bien du mal à s'incarner : entre des scènes dans le réel assez vilaines esthétiquement, où les péripéties semblent s’enchaîner un peu n'importe comment, et un monde virtuel très (trop !) foisonnant, où absolument tout est possible sans qu'il n'y ait de véritable conséquence dans le monde réel (puisque personne ne meurt vraiment), j'ai dû m'accrocher pour dénicher un quelconque intérêt à cette histoire d'easter egg qu'il faut trouver, sous peine de voir le grand méchant (Ben Mendelsohn dans un rôle totalement à contre-emploi !......) à la tête d'une méchante multinationale détruire le monde.
Oui ça a l'air un peu con con dit comme ça, et c'est justement ça le problème à mes yeux. Je crois que la veine enfantine (voire infantile) de Spielberg n'est plus celle qui a mes préférences. Alors attention, ce n'est pas non plus Hook ou le BFG en terme de pénibilité et de laideur, mais à voir le niveau de certains gags, la caractérisation de certains personnages et la résolution bêbête, je me dis que je suis définitivement trop vieux pour ces conneries
même si voir le Géant de Fer se foutre sur la gueule avec Mechagodzilla a réveillé quelques trucs en moi
Donc non : contrairement à ce que l'on a pu lire ailleurs, Spielberg ne réinvente pas la roue et Ready Player One n’est clairement pas la claque de la décennie ; c’est simplement un sympathique rollercoaster légèrement désincarné et un peu vilain sur les bords.
Et alors qu’on pouvait espérer des etincelles de la rencontre Spielberg/Silvestri, on a finalement droit à un score fonctionnel et un brin paresseux (hormis les 2-3 clins d’oeil sympas à Back to the Future ou John Williams).
La déception est donc de mise à tous les étages.