Dans un futur proche et sinistre, les gens s'échappent de leur triste quotidien grâce à l'OASIS, réalité virtuelle qui fait désormais partie intégrante de la société. D'autant plus que le jeu contient un easter egg (trésor caché) qui promet moult richesses à celui qui la découvrira. Joueurs solitaires, clans, et entreprise aux dents longues : la bataille sera rude pour trouver le Graal... On attendait Papy Spielberg (71 ans en 2018) au tournant pour ce nouveau blockbuster de science fiction. Le réalisateur et producteur de légende a-t-il relevé le défi ? Et bien oui et non...
Clairement, les scènes d'action numériques fluides et tonitruantes sont efficaces et tiennent bon face à la concurrence. De plus, Spielberg joue avec des centaines de référence à la pop culture des années 80-90, visuelles ou sonores, américaines et parfois étrangères. S'il parfois on frise l'overdose gratuite, dans l'ensemble la réalisateur prouve qu'il maîtrise et surtout qu'il aime ce avec quoi il joue (à l'image d'un long hommage à "The Shining"). Enfin, le thème du jeu vidéo est plutôt bien traité (concept, fonctionnement, interface avec la société), bien que plus de profondeur aurait été souhaité.
En revanche, le reste pêche ostensiblement. L'intrigue est basique au possible, les méchants en carton sont génériques, les protagonistes ont peu de charisme (en particulier le héros incarné par Tye Sheridan, ahuri, guère attachant ni expressif), et le scénario propose certains éléments un peu bêtes qui nous font facilement sortir du film. Sans compter des touches d'humour pas toujours bienvenues, et des images assez laides dans le monde réel. "Ready Player One" est donc un semi-échec, qui semble s'être trop reposé sur sa forme.