Il y a des films qu'on ne devrait voir qu'une seule fois au cinéma et puis c'est tout car la magie du premier visionnage porté par la découverte s'efface complètement au second. Ready Player One est ce film-doudou de Spielberg : mainstream, feel-good, porté par la nostalgie des années 70-80, recrachant de manière plus ou moins grossière des décennies de pop-culture. Le tout sur un scénario plein de bons sentiments où le méchant est méchant et où les gentils sont gentils.
Quand je l'ai vu au cinéma, je me souviens avoir été trop occupée à repérer et interpréter les références dans chaque plan pour suivre le scénario, que j’avais trouvé un peu simple mais plaisant. En revoyant le film non seulement le scénario est plat et manichéen mais on se rend compte que finalement les références sont peu crédibles. Déjà parce que si Spielberg a très bien rendu ou plutôt surexploité les références de sa jeunesse, il a beaucoup plus de mal à intégrer les références post 1990. Et en situant son film en 2044 il occulte 60 ans de pop-culture (dont 20 encore inexistantes), celle n’étant par définition pas figée.
Ajoutez à ça une certaine vision du monde où il est jugé salutaire d’éteindre l’OASIS 2 jours par semaine (alors que certains semblent y gagner leur vie), où la fille tombe dans les bras du héros à la fin (alors qu’il ne se connaissent que depuis 2 jours), où comme par hasard tes potes habitent dans ta ville bien que tu joues à un univers mondial et ou les méchants corporatistes ne pense qu'à se faire de l'argent pendant que les gentils ont des cœur pur, Ready Player One est au final un film de boomer.