Ready Player One n'était clairement pas m'a plus grosse attente de l'année, même avec Spielberg aux commandes j'avais beaucoup de mal à imaginer autre chose qu'un scénario convenu et prévisible… c'est le cas.


Sauf qu'au fond on s'en fout un peu, parce que certes on sait exactement où l'on va, on sait dès la bande annonce que le gentil héros va se confronter à une multinationale hyperpuissante et on sait comment ça va finir, mais tout le cheminement est sacrément jouissif, regarder RPO c'est comme faire le manège le plus dingue de notre parc d'attraction préféré, du début à la fin on se prend les sensations dans tout le corps et pendant 2h20 on ne s'ennuie pas, il y a bien quelques passages à vide, notamment ceux qui servent à faire avancer la trame, mais rien de bien méchant.


Les références sont étrangement incorporées, parfois c'est bien fait et parfois on a des trucs un peu lourd genre "oh regarde c'est la moto d'Akira". Mais ce qui est plaisant c'est aussi de voir à quel point c'est fourni, de Minecraft à Starcraft en passant par Retour vers le Futur, Joy Division, Shining, Halo, Le Géant de Fer ou encore Overwatch et des tas d'autres, chacun y trouvera son compte, sa référence plus ou moins subtile, le petit truc qui nous a tous marqué se trouve quasiment à coup sûr dans ce film.
Toutefois il y a une petite chose qui me chagrine, on nous présente un avenir où les gens sont bloqué sur leurs technologie dans un monde virtuel plutôt que de s'occuper du réel et laissant le vrai monde à l'agonie (les parents ne s'occupent plus des enfants, toute l'argent passe dans le jeu, etc.) et tout est laissé comme si c'était normal. Ainsi, mis à part la fin assez banale, stérile voir même simpliste et grossière, le thème n'est pas vraiment abordé.


Ready Player One fonctionne bien en tant que divertissement rapide, où l'on sait précisément où l'on va, sans jamais bousculer le spectateurs plus loin que par ses effets visuels. Les effets spéciaux sont vraiment excellent, au point d'être plus novateur que Avatar ou Gravity ? peut-être, mais au point d'être meilleur divertissement d'action que Fury Road ? certainement pas.


Encore une fois c'est dommage que le scénario et la morale ne soient pas plus poussés, c'est écrit comme un jeux-vidéo (trouver les objets pour avancer) et c'est parfois très très mal écrit (la première clef), de même pour les relations entre personnages ou le méchant (peu charismatique) qui sont des plus classique possible, malheureusement sans un petit quelque chose en plus auquel se raccrocher on finit par se concentrer sur le fantasme de vivre une expérience pareille.
On trouve aussi une exposition maladroite à l'univers, ou du moins relativement classique qui ne cesse de rappeler les règles.


Et une autre petite chose me chagrine, les références, elles posent toujours ce problème de nostalgie/envie-de-voir-ce-qu'on-aime-partout, si on aime la DeLorean c'est parce qu’elle s'inscrit dans son propre monde et qu'elle est devenue par celui-ci un modèle, le fait de la revoir ailleurs que là où elle est et restera parfaite, c'est sympathique, mais pas une fin en soit.


Le résultat offre un film plaisant et fulgurant, je trouve la hype un peu trop forte encore donc on verra comment ça évolue, mais on sent que c'est un film fait avec passion. La preuve en est qu'on a vraiment envie d'en voir plus, parce qu'on se laisse emporter dans cette spirale de références, comme lorsque l'on souhaite vraiment la suite d'un film, mais qu'on sait qu'il sera mauvais, alors on oublie l'idée qui devient un simple fantasme. Avec Ready Player One, on se dit que ce fantasme pourrait être possible, qu'on le touche du doigt, mais quoiqu'il arrive ça ne sera jamais assez bien.


(Mention spéciale pour la 3D IMAX, c'était une première expérience pour moi et c'est certainement le meilleur film pour essayer.)

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le 28 mars 2018

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Nicolas_S

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