Jason est caméraman pour la télévision et rêve de se lancer dans le cinéma. Bob, un producteur, accepte de financer son film d’horreur à une seule condition, il doit trouver le meilleur gémissement de l’Histoire du cinéma, pour lequel il pourra décrocher un Oscar. Pour cela, il a 48 heures…
Quentin Dupieux n’en finit plus de surprendre et de nous séduire par la même occasion. Le réalisateur continue de plus belle dans un registre avec lequel il s’est fait une spécialité et où il excelle. Réalité (2015) est une comédie burlesque qui joue essentiellement sur la temporalité, perdant volontairement le spectateur dans la spirale infernale de son héros, perdu entre rêve et réalité, onirisme et absurde.
Pêle-mêle, il y est question d’un sanglier qui avale une VHS, le proviseur d’une école qui se déguise en femme, un producteur de film exécrable et un réalisateur à la recherche de son "cri de Wilhelm". Ça part dans tous les sens, c’est complètement irrationnel et comme il l’avait déjà fait par le passé, le spectateur est happé dans une sorte de poupée russe où l’on découvre un film dans un film, nous empêchant de nous raccrocher à une quelconque réalité puisque cette dernière est multifacette, tantôt rêveur, tantôt réalité, on ne distingue même plus la différence.
Quentin Dupieux brouille subtilement les pistes et nous entraîne au coeur d’un voyage de doux dingues, sublimé par une très belle photo, un score musical qui se résume aux 5 premières minutes de "Music With Changing Parts" de Philippe Glass (le morceau d’origine dure 60 min) qu’il passe en boucle et une superbe distribution, toujours aussi hétéroclite, avec entre autres Alain Chabat (Incroyable mais vrai - 2022), Jonathan Lambert (Steak - 2007), Élodie Bouchez ou encore Eric Wareheim (Wrong Cops - 2014).
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