"Rebel Moon" avait de quoi intriguer, Snyder a fait des films cool dans le début des années 2000, un nouvel univers pour un space opéra et l'occasion pour Netflix de prouver qu'ils avaient potentiellement de quoi rivaliser avec d'immenses licences comme Star Wars, qui, depuis quelques années, perdent les fans de SF et les personnes avec un minimum de goût, d'amour-propre et d'esprit critique.
Intro :
De quoi intriguer donc, jusqu'à environ 10 minutes de visionnage, au moment où on comprend qu'on aura droit à une bouse cheap et stupide. Non, j'exagère un peu. Avec de la bonne volonté, le début du film n'est pas si mauvais. On a des gentils vikings fermiers de l'espace qui viennent se faire embêter par les méchants Nazis Peaky Blinders de l'espace et une héroïne qui est vraiment top, quoique dark et torturée. Évidemment, tout part vite en sucette, et la bataille contre les grands méchants, (tellement méchants qu'ils sont ridicules et pas crédibles une seconde (le mec qui tire sur un droïde rare et ultra pratique pour sa petite unité juste pour montrer qu'il va rien lui faire, cette même unité qui, au bout d'un jour de déploiement dans un village, décide de violer toutes les femmes qu'ils croisent... À ce stade, c'est plus du manichéisme, c'est une honte au concept de la narration et du storytelling, mais passons)), semble inéluctable, du coup l'héroine et son pote fermier partent trouver des copains de bagarre.
Star Wars :
Je passe un peu sur l'intrigue parce qu'elle est infâme, mais peu de temps après, on a droit à une scène de cantina ! Ça aurait pu être super, créatif, plein de surprises et de créatures étranges qui jouent de la clarinette, mais non, c'est un saloon avec trois merdes à la peau qui brille et le Motard Cowboy de la série sur les motards cowboy qui se prend pour Han Solo, sans charisme ni Chewbacca. Du coup, c'est bien pratique, les gentils s'en vont chercher d'autres copains à bord de son vaisseau moche.
On rajoute un peu d'Avatar/L'histoire sans fin :
Un méchant esclavagiseur blanc d'une cinquantaine d'années et en surpoids oblige Atreyu à taper sur des bouts de fer sur une enclume pour une histoire de dette, mais le cow-boy motard pense qu'Atreyu ferait un bon copain pour les nouveaux "Copains de l'espace" (apparemment Gardien de la galaxie c'était déjà pris). Atreyu va donc monter sur Buck, l'oiseau de merde dans Harry Potter Trois, un peu à la façon de Sam Worthington (mais si l'acteur principal dans Avatar, celui à qui on promettait une carrière folle puis qui a fait donc Avatar, Le choc des Titans et Avatar 2 et en fait on s'est rendu compte qu'il était tout pourri). Donc voilà, il monte sur Buck, au début c'est trop wahou, on sait pas s'il va y arriver puis waouh, il y arrive, donc la musique change et il fait "Ahahah" (il rigole), et tout le monde qui regarde le film se dit "Dit donc, c'est vraiment bien fait ça"...
Et non, on se serait peut-être dit ça si on n'avait pas eu de goût et surtout aucune culture ciné parce qu'on a déjà vu exactement le même procédé utilisé 40 fois juste ces 20 dernières années, donc ça pue la merde.
Et des Gardiens de la Galaxie et un petit peu tout ce qu'on connaît en SF, mais seulement la grande publique parce qu'on va pas faire un film intelligent non plus, merci bien :
Les copains de l'espace vont donc trouver d'autres copains, une Coréenne avec un chapeau moche (Sonmi 451 dans Cloud Atlas, l'actrice aura donc joué dans un des meilleurs et un des pires films de SF dans sa carrière, un grand bravo), un Black musclé, puis un deuxième, mais on les différencie facilement parce qu'il y a un chauve et l'autre a des dreads. Ça voyage tranquillement, je sais plus s'ils recrutent d'autres personnes, mais je crois pas, de toute façon on sait même pas comment s'appellent les personnages tellement qu'on s'en fout, il n'y a jamais aucune interaction entre eux, et s'ils étaient tous morts lors du combat final, ça m'aurait limite fait plaisir. Donc, il y a un combat final contre le méchant, on le sait parce que ça explose et qu'il y a des ralentis, j'y reviendrai, puis le méchant meurt pas vraiment, ça aurait été dommage de perdre un antagoniste aussi charismatique (non en fait ça va, je pense que ça aurait été pas si mal, mais bon), puis c'est la fin du film, et ça fait quand même 2h15 que c'est à chier.
Technique :
J'ai fait le tour de l'histoire, et même si ma critique est meilleure que le film en lui-même jusqu'ici, je dois reconnaître quelques points positifs quand même. J'ai rien contre Snyder à la base, il y a quelques trucs pas mal faits. Rien de fou visuellement non plus, tout est déjà vu, voire honteusement piqué à d'autres univers, et le design des personnages et les costumes sont globalement très laids, sauf pour le Gentil Robot du début qui lui est vraiment pas mal, surtout en comparaison avec le reste. Les scènes d'actions sont filmées comme il y a 20 ans, ça marchait dans 300 avec son délire ralentis, accélérations et on recommence parce qu'à l'époque on avait pas trop l'habitude, les combats étaient bien chorégraphiés et les monsieur en slip étaient très beaux hmmmmm, là c'est pareil mais personne n'est en slip !!! Il n'y a qu'Atreyu qui se balade torse nu tout le temps, mais je le comprends parce qu'il a dû se faire chier pour avoir si peu de masse grasse, donc autant se le péter un peu.
Non plus sérieusement, c'est pourri, ultra dépassé (on ne peut plus faire des films d'actions comme s'il n'y avait jamais eu The Raid, John Wick et touti quanti, la c'est encore moins bien qu'Expendables 4) et sans le moindre intérêt, on se fait juste chier devant les scènes d'actions, les plans se répètent (typiquement le saut au ralenti de gauche à droite, on y a droit trois fois dans le film, (Atreyu VS Buck/ Chapeau de merde vs Femme Araignée, Dreadeux vs Tourelle du vaisseau)).
Écriture :
J'ai déjà fait le tour de l'histoire qui est horriblement naze, mais tout le reste de l'écriture est au même niveau. On sent le côté "Je monte mon chtio crew d'dur à cuire dans euch'première partie du film lo parce que c'est bodoss qu'tout le monde aime so" (désolsé j'ai toujours un syndrome poste traumatique "Bienvenue chez les ch'tis"), et c'est vrai que c'est badass et que tout le monde aime ça, mais quand c'est bien fait. Dans les premiers Gardiens de la Galaxie, c'est bien fait, dans Mass Effect, c'est bien fait. Ici, c'est non. Les gars débarquent quelque part, ils se présentent vite fait :
"Nous pas aimer vilains nazi peaky blinders de l'espace."
"Je pas aimer non plus les méchants."
"..."
Profit ! (C'est une référence aux gnomes voleurs de slip).
Les dialogues n'ont pas d'intérêt quand ils ne sont pas simplement ridicules. J'ai presque ri quand Atreyu dit à Buck un truc du genre "je sais que tu souffres comme moi, mais ta plus grande souffrance ce ne sont pas tes chaînes mais la douleur qu'il y a dans ton passé" ??? Pardon ? C'est une sorte de gros oiseau cheval le truc, d'où tu viens lui casser les couilles avec tes histoires de rédemption ?
Je ne sais pas comment terminer cette critique que j'ai rédigée affaibli par le visionnage du film. Je ne dirais pas que je vous le déconseille formellement. En soi, ça permet aux non-initiés d'avoir un mélange de tout ce qui se fait en SF actuelle, mais en version bien, bien naze. Idéal donc pour les vieux qui n'aiment pas ça, qui vont essayer Rebel Mon et se dire "décidément la SF ce n'est pas pour moi", mais non Papy, ça peut être très bien, c'est ce film-là qui est fait pour personne !