Un space opera insipide

Présenté comme le Star Wars de Zack Snyder, ou de Netflix selon le point de vue, je pense qu'avant d'aborder mon humble avis sur le film, il est important d'être précis sur ce point : Non ! Rebel Moon n'est pas un Star Wars !

Certes, c'est un film de science-fiction et surtout un space opera qui offre une variété de planètes et de créatures extraterrestres, avec même une scène se déroulant dans une cantina. Certes, c'est aussi une histoire opposant un empire totalitaire à une rébellion avide de liberté, avec la présence de robots (ou plutôt d'un robot) et d'un soupçon de magie. On peut même faire le parallèle avec l'héroïne qui vit comme une paysanne sur une planète reculée, mais qui se retrouve entraînée dans une aventure liée à son passé.

Cependant, les comparaisons s'arrêtent là ! D'abord, parce que nous sommes loin de suivre à la lettre le voyage du héros, comme l'avait fait George Lucas en son temps. Même si certains éléments y font écho ici et là, surtout si on applique le concept au fermier et non à l'héroïne. Sauf que ce n'est pas lui le personnage principal du film…

En outre, Zack Snyder s'est clairement inspiré de nombreux autres univers, tout comme Lucas en son temps. Cependant, ils sont si nombreux que le film semble dépourvu d'âme, dénué de cette touche distinctive qui lui aurait été propre. Toutefois, j'ai eu l'impression que parmi toutes les sources d'inspiration, c'est surtout l'univers de Warhammer 40K qui ressort le plus.

Quoi qu'il en soit, il est indéniable que nous avons bien affaire à un film signé Zack Snyder, avec des visuels très colorés et des ralentis omniprésents parfois injustifiés. Malheureusement, cela ne rend pas le film inoubliable pour autant, loin s'en faut, car finalement, il manque clairement de saveur. D'ailleurs, bien que la musique soit signée Junkie XL (Mad Max Fury Road), je n'en ai pourtant gardé aucun souvenir... Et je ne parlerai même pas de certains effets spéciaux franchement décevants.

Et puis, il y a ce scénario qui est beaucoup trop basique ! Le film se contente d'enchaîner les scènes les unes après les autres pour nous présenter les différentes recrues, avant l'affrontement final qui est à l'image du reste du film : sans surprise... Oui bon d'accord, la bataille finale ne se déroule pas exactement comme on aurait pu l'espérer, mais cela reste sans grand intérêt.

Une approche qui aurait pourtant pu fonctionner si le film avait plus à offrir. Car en dehors du recrutement des protagonistes à travers la galaxie, il n’y finalement pas grand-chose à se mettre sous la dent. On connaît à peine leur passé et leurs compétences, et c'est tout. Même pour l'héroïne, dont on connaît le plus le passé, cela reste limité, et on ne sait pas vraiment pourquoi elle a changé de camp.

Quant à l’univers du film, il n’est qu’à peine effleuré, et contrairement au tout premier Star Wars, on n'a pas nécessairement envie d'en voir plus.

En conclusion, bien que « Rebel Moon, Partie 1 » ne soit pas un mauvais film en soi, il n’en demeure pas moins un space opera bien fade. Ce qui, de la part d'un réalisateur comme Zack Snyder, est plutôt surprenant. On pourrait presque espérer une version longue qui améliorerait grandement les choses et approfondirait l’univers ! Une version longue qui est déjà prévue par le réalisateur et Netflix... Sérieusement ? La version actuelle ne serait donc pas la « vraie » ? C’est moi où j’ai l’étrange sensation de m’être fait avoir ?

Quant à la deuxième partie à venir, je pense déjà être capable de deviner son scénario. Le méchant revient se venger et réduit le village en cendres. L'héroïne, laissée pour morte, décide alors de se lancer dans une mission suicide : infiltrer le monde capital de l'empire pour assassiner son père adoptif et ramener la paix dans la galaxie. Je ne serais même pas étonné que la petite fermière blonde soit la réincarnation de la fameuse reine et que l'androïde parvienne à convaincre ses congénères de reprendre les armes en son nom.

Et rien que pour savoir si j’ai raison ou tort, je regarderais quand même cette suite, quand bien même je m’attends à être tout aussi déçu que par cette première partie.