Alors qu'il doit apporter l'argent d'une caution permettant de libérer son cousin de prison, un homme en vélo va être renversé par la police, où les deux agents vont lui piquer son dû pour des motifs fallacieux. Cet ancien de l'armée va affronter le chef de la police du coin, une petite ville, et découvrir en compagnie d'une jeune greffière qu'il va affronter tout un système corrompu.
Je ne connais pas vraiment Jeremy Saulnier, excepté le réussi Green room, mais là, pour sa seconde collaboration d'affilée avec Netflix, il signe un polar réussi, plutôt lent, mais je mettrais ça plutôt à son crédit. Car le film a beau durer 2h10,et ça se joue parfois sur le rythme, il propose une histoire avec au fond peu d'action, mais quand elle y est, ça déménage. C'est surtout dû à la présence de ce nouveau venu, Aaron Pierre, dont ses yeux bleus sont comme électrisants sur tout ce qu'il regarde, et son calme olympien lui donne au contraire l'apparence d'un homme très dangereux, malin, qui se sert de ses biscotos en dernier ressort, et qui va en quelque sorte être le caillou dans le chaussure de cette police, avec à leur tête un excellent Don Johnson en chef pourri jusqu'à la moelle. Le tout filmé avec talent par Saulnier qui ne surdécoupe pas l'action, et où les personnages secondaires ont leur importance, comme la greffière jouée par AnnaSophia Robb ou les autres flics. Sans oublier la musique bien angoissante signée Brooke et Will Blair qui est une sorte de nappe qui ajoute à cette ambiance parfois étrange qui se déroule la plupart du temps en plein jour.
Le tout donne un polar de très bonne tenue, et la surprise est d'autant plus forte qu'on ne s'attendait pas à voir ça sur Netflix, et que le tournage a été compliqué par une première partie où le premier acteur envisagé, qui était John Boyega, a tout quitté pour des différends avec l'équipe ; c'est tout à l'honneur du studio d'avoir tout recommencé avec un autre nom, et qui devient de ce fait une révélation majeure.