La sorcière et le magicien.
Pour moi Nguyen à réussi à faire un film qui se défait de toute connotation documentaire ou critique pour plonger entièrement dans une incroyable esthétique visuelle, sonore, narrative et onirique. Je l'en remercie grandement car l'idée que ce film puisse porter sur les enfants soldats ou la tragédie de la femme me paraissait trop vu, trop facile,... trop facile.
Je fais le pari de ces intentions que j'attribue à l'auteur par le fait que je n'ai que peu été troublé par l'aspect du drame social et que tout le long je me suis senti porté par les sentiments, les fantaisies et les pensées de Komona sans autres distractions que celles que provoquait Magicien.
Nguyen à par ailleurs réussi à donner tellement de réalisme à cette fiction que tout se passe comme si c'était Komona elle-même qui avait écrit son histoire et non pas un Canadien.
Comment s'est-il arrangé pour donner cette impression de si grande immersion? Je pense que ça commence par le minimum, à savoir le respect des langues et de la place de la religion. Ensuite parce qu'il a réussi à tirer des jeux d'acteurs hallucinants d'acteurs pourtant amateurs, c'est je pense un des points les plus importants. Et finalement, Nguyen, du fait qu'il soit Canadien a probablement dû montrer un effort de compréhension hors norme de la mentalité de cette congolaise qui étant née dans un contexte de précarité et de danger, ne le voit presque plus. Elle concentre donc ses pensées sur l'amour, tout au long de son histoire. Pour avoir compris ça, je baisse mon chapeau bien bas à cet auteur dont je ne connais encore rien, mais pas pour longtemps.
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