Rebelle, treizième long-métrage des studios Pixar (c’était sûrement un signe…) apporte de la fraîcheur aux studios puisque pour la première fois Pixar aura une héroïne dans son film et le film est lui aussi réalisé par une femme : Brenda Chapman. C’est aussi la première fois que Pixar implante un film à une époque historique précise à savoir : l’Ecosse médiévale.
Brenda Chapman, réalise ici son premier film pour les studios Pixar, cependant ce n’est pas une novice puisqu’on lui doit Le Prince d’Egypte que je n’ai pas trop aimé mais que beaucoup considèrent comme un des meilleurs Dreamworks. Mais avant qu’elle travaille pour Pixar et Dreamworks, elle travaillait pour les studios Disney en participant à l’histoire de La Petite Sirène, au Roi Lion ou encore au Bossu de Notre-Dame. Cependant les choses ne se passent comme prévu, Brenda Chapman s’inspire de sa relation avec sa fille pour la relation entre Mérida et sa mère. Mais à cause de divergences créatives, elle quitte le projet et est remplacé par Mark Andrews, notamment à cause de la trop grande présence « d’éléments magiques ». Même si je ne connais pas tous les revirements de situation dans cette production je trouve ça dommage j’aurais adoré voir sa vision du film après tout c’est elle qui a imaginé l’histoire toute seule…
Lorsque le film se lance c’est un mélange d’excitation de d’appréhension car je ne l’avais pas revu depuis sa sortie cinéma en 2012. Le film commence plutôt bien, on découvre des feux follets, comment Mérida se familiarise avec les arcs et un combat contre un ours. Derrière on constate que Mérida n’est plus la petite fille joyeuse qu’elle était et qu’elle en a marre du dictat que lui impose ses parents (surtout sa mère) vis-à-vis de son apparence, son comportement, etc. Si le film en lui-même est plutôt agréable à regarder, il en ressort principalement un sentiment de gâchis. Ce qui est vraiment dommage est de ne pas avoir voulu en faire un film « de quête ». Durant sa fugue, elle part à l’aventure dans l’Ecosse médiévale (vu les graphismes il y avait moyen de peindre un décor idyllique en accentuant sur les traditions et le folklore écossais). Au lieu de ça on a des éléments mais qui sont plus de l**’ordre de la caricature** : cheveux roux (cependant sur Mérida j’ai rien à dire, elle est tellement classe avec), le kilt. Ce qu’il manque aussi au film à mon sens, c’est un vrai compagnon de voyage qui aurait pu être un ami d’enfance, ou une personne qu’elle rencontre au cours de sa fugue (un peu comme l’avait fait Raiponce). Je n’ai rien contre Angus (son cheval) mais il ne peut parler donc on est forcément limité en termes de relation et d’humour. Le film insiste un peu trop à mon goût sur la relation mère-fille et je trouve ça vraiment dommage, au vu du potentiel des personnages et du décor.
Après il y a aussi des points positifs comme le fait que Mérida ce ne soit pas une « princesse » classique par exemple elle manie les armes en particulier l’arc (que l’on a trop peu vu à mon goût une nouvelle fois), elle n’a pas une taille « mannequin » et adopte ouvertement un comportement rebelle envers ses parents. Il y a d’autres bonnes idées comme la transformation en ourse de la mère de Mérida, qui fait absolument attention au moindre détail du paraître de sa fille, qui se retrouve ici nue et qui est contrainte d’abandonner ses bonnes manières pour survivre. D’ailleurs ça donne lieu aux meilleures scènes du film à mon sens, des scènes émouvantes et parfois drôles. Le personnage de la sorcière est aussi une bonne idée mais fait trop penser au personnage de la sorcière ou du vendeur de potion dans un épisode de Shrek. Je ne comprends pas le traitement de ce personnage puisqu’elle n’est pas l’antagoniste du film donc elle n’a aucune raison de se volatiliser après avoir fait la potion. Les personnages sont eux aussi bien « chara-designer », chacun est unique, possède sa propre identité. Mention spéciale au fils d’un des chefs de tribu qui parle dans un dialecte qui nous est inconnu. Autre point très positif : les graphismes du film. Pixar franchit un nouveau pas dans les textures et les paysages : que ce soit la mousse sur les arbres, la chevelure de Mérida <3 ou les lochs que l’on voit trop peu malheureusement au détriment de la forêt qui reste trop classique et qui manque de magie, de mystère et de grandiose. Les vêtements et tenue des personnages sont également bien dessinés et se collent parfaitement aux personnages.
Les erreurs et les longueurs successives rendent parfois le film ennuyeux et donc pas très intéressant à suivre. La fin est en revanche très réussie, que ce soit au niveau de l’enjeu, des émotions (le monologue de Mérida <3), grâce notamment au charisme des personnages présents et de la musique.
La musique de Patrick Doyle est elle un des éléments forts du film, épique quand il le faut, émouvante avec cette touche celtique <3. C’est simple elle me donne envie de monter au galop sur un cheval et de partir explorer les lochs et les montagnes écossais.
Bref si le film offre de belles images, il pêche par son écriture et son manque de grandiose, d’épique et d’aventure alors que c’était LE film par excellence qui s’y prêtait le plus. Pixar enchaîne une seconde production « mitigée ». Cependant sur le plan des récompenses le film réussit le grand chelem en remportant l’Oscar, le Golden Globes et le BAFTA du meilleur film d’animation, et réalise un bon score du point de vue financier puisqu’il rapporte plus de 540 millions de dollars pour un budget de 185 millions.
J’espère que Pixar redorera son blason en fantasy avec le prochain film de Dan Scanlon qui est extrêmement prometteur, normalement prévu en 2020.