De l'audace encore de l'audace. Précisément ce qui manque dans la plupart des comédies françaises et que l'on trouve enfin dans des films comme Walter ou Rebelles, et utilisée à bon escient même si sans prise de risques excessif. Au moins, dans le premier long-métrage d'Allan Mauduit, il y a une situation de départ astucieuse, qui récupère au passage des thématiques sociales dans l'air du temps, et un développement, certes parfois un peu aléatoire mais qui a le mérite de pousser le bouchon plus loin qu'à l'accoutumée. Un mauvais esprit permanent qui fait plaisir à voir où trois chties au caractère bien trempé viennent faire la nique à des mâles repoussés dans leurs veulerie et suffisance congénitales. Un peu caricatural peut-être mais après tout le film ne fait pas de cadeau non plus à ses héroïnes qui ont laissé la moralité et la dignité au vestiaire. Bon, évidemment, la mise en scène n'a rien d'époustouflant mais elle se met modestement au service de ses trois interprètes pétaradants et culottées, parmi lesquelles Cécile de France impose une fois de plus son tempérament (c'est la même actrice qui nous a conquis dans Mademoiselle de Joncquières par sa sophistication cruelle). Glamour, badass et d'une vulgarité délicieuse, elle permet avec ses copines de donner au film un aspect à la Thelma et Louise, toutes proportions gardées. Notons quand même parmi les pauvres hommes, la prestation tout en vigueur et subtilité de Simon Abkarian qui une de fois de plus fait jubiler dans uns second rôle. Rebelles, malgré des virages narratifs parfois incongrus, garde tout du long une sorte de continuité cohérente qui, avec ses limites, en fait un divertissement populaire dans une acception non péjorative du terme.