Dans la liste des films qui m’ont fait flippé, je mets [REC]. Sérieux, rarement je m’étais autant mouillé le slip devant mon écran. D’autant plus que l’expérience fût avec mon meilleur pote qui le lendemain, avait des cernes énormes tellement il avait pas pu dormir.
On avait quinze ans, et on s’était enfilé les deux [REC] à la suite : « pas de quartier, maintenant, on est des hommes avec du poil ! » qu’on se disait.
Le premier visionnage est toujours le pire. [REC] s’imposait à nos yeux d’ado en pleine recherche de sensation forte, comme étant le film d’horreur qui faisait flipper sa race ! Je me souviens, on s’était tellement mouillé le froc qu’on avait même pas oser regarder le quatrième et dernier film.
Mais quelques années plus tard, on s’est décidés à se mater une nouvelle fois l’intégral.
Cependant, avec ce nouveau visionnage (troisième pour être précis), je me rends compte de toute la maîtrise de [REC]. Pour moi, c’est véridique, un film fait peur s’il est maîtrisé. Perso, je déteste ces films d’horreur récents qui osent se dire effrayants en nous foutant un ou deux jumpscares (procédé de mauviette sans originalité s’il est abusé).
Je ne dis pas que jumpscare est signe de mauvais film d’horreur. Tous l’ont fait et même dans mes petits chouchous d’horreur, il y en a. Ce que je reproche à ces nouvelles productions, c’est d’être incapable d’innover et de faire le moindre travail de mise en scène pour rendre le film vraiment effrayant. Pour moi, il n’existe que deux exceptions notables : les films de James Wan (Saw, Conjuring, Insidious), et [REC].
Il faut dire, le coup du found-footage, c’est pas compliqué. Mais ce qu’il y a de bon dans ce found-footage, c’est que le scénario y trouve une réelle explication et l’utilisation de cette caméra intégrée au récit à une réelle incidence dans le scénario. Ainsi, on peut recevoir ces images comme celles d’un incident qu’on aurait voulu étouffer.
Bref, le found-footage est cohérent et propice au stress. De la même manière que la mise en scène profite que ce soit une caméra pour nous foutre des scènes en infrarouges bien flippants.
Ce qu’il y a de fou avec [REC], c’est que ça commence comme un gentil documentaire bien lourdingue avec une présentatrice tête à claque (le début du film en devient même chiant). Mais une fois lancée, l’horreur ne semble avoir aucune limite et va creshendo jusqu’à un final tout bonnement terrifiant. Si à certains moments, le film se permet quelques légèretés (notamment avec le personnage de Ceasar assez sympathique), le film semble bien décidé à nous foutre la frousse de notre vie, et c’est réussi.
[REC] est plus qu’une réussite en tant que found-footage, c’est surtout une vision différente du cinéma d’horreur moderne. Ce film est la preuve que les années 2000 nous auront servis des pépites de l’horreur. Bref, [REC] est devenu aujourd’hui un classique de l’horreur, et il le mérite bien !