Pagaille sur le plateau

J'ai trouvé l'idée de départ assez fun : enfermé dans un immeuble, un groupe de personne fait face à une maladie qui transforme les gens en zombie. Une histoire certes classique mais intéressante car elle est filmée par une équipe de télévision, prisonnière également dans l'immeuble. Cette idée du reportage apporte beaucoup au film car elle permet de rehausser son caractère réaliste et donc d'augmenter la peur chez le spectateur.

Enfin, c'est l'effet que cela aurait eu, si cela avait été un peu mieux maîtrisé. Je m'explique...

La liberté que les réalisateurs ont laissé aux acteurs m'a posé problème. Pour avoir plus de spontanéité dans leur réactions, les réalisateurs ont apparemment assez peu cadré leurs jeu. Certains n'étaient même pas au courant qu'un policier allait chuter du dernier étage et s'écraser sur le carrelage du hall (cf wiki). Mais je trouve que les réalisateurs en ont demandé un peu trop aux acteurs qui ont fait comme ils ont pu pour simuler la situation chaotique dans laquelle ils se trouvent. Sauf qu'on a du mal à y croire tellement c'est vide. Les scènes avec les personnes de l'immeuble sont des chamailleries où il n'y a rien à part des cris épouvantés, des « stop, ça suffit ! », des « écoutez-moi ! » qui ne mènent nulle part et qui reviennent souvent. Et puis c'est la pagaille sur le plateau. Vous allez me dire, la pagaille, c'était l'effet recherché. Mais moi j'ai vu la pagaille de mecs à qui on a dit vous allez me faire une pagaille et pas celle de gens qui viennent de voir un pompier se faire jeter du 7ème étage par une mamie ensanglantée qui vient également de dévorer le visage d'un autre homme. J'aurais voulu voir des hommes et des femmes en pleurs tambourinant contre la porte d'entrée en hurlant. Mais non, on a juste droit à une gentille pagaille bien civilisée parce que les réalisateurs n'ont rien prévu d'autres pour eux. Et j'ai de plus en plus tendance à croire que cette liberté laissé aux acteurs n'est en fait qu'un prétexte pour cacher le peu de travail sur les personnages secondaires. Si ils avaient voulu insufflé du réalisme à leur film, ils ne se seraient pas contenté de laissé aux acteurs faire comme ils le sentent, ils auraient peut-être montré ces habitants de l'immeuble comme des personnes ayant un passé, un métier, comme se connaissant entre elles, comme essayant de s'organiser. Mais non, ils ne font rien, l'habitant ne fait que « habiter » dans sa vie. Et au final, on sent bien que la plupart d'entre eux ne sont là que pour se faire bouffer.

Autre problème, si le film avait vraiment voulu être réaliste, à plusieurs moments le cameraman aurait du poser sa caméra pour aider les gens autour de lui. Voir même arrêter de filmer car cela le gène pour se déplacer. Et donc très vite, je n'y ai plus cru car s'il avait fait ça, il n'y aurait pas eu de film. Il y avait donc une légère contradiction entre ce que le film se proposer d'être (un reportage) et ce qu'il voulait montrer (des mecs qui en bouffent d'autres). En bref, si cette histoire était vraie, on aurait jamais eu ce reportage. Si la caméra avait été attachée au gars (genre gopro vissée sur un casque ou caméra intégré au lunette), ok pourquoi pas mais là ce n'est pas le cas.

La scène de fin est quand même assez simpa. Elle rappelle beaucoup celle du Silence des agneaux ainsi que celle du Projet Blairwitch.

Malgré une idée assez sympathique, je n'ai donc pas beaucoup aimé ce film car je ne suis pas arrivé à oublier que j'étais en train de regarder des acteurs jouer. Et ça, ça casse tout.