Ce n'est que ma vision de l'histoire. Chacun peut y voir autre chose. Ce n'est pas forcément la vérité, juste la mienne. Ce n'est pas une critique du film, mais bien mon interprétation.
Mon avis est que le monstre / la bête (quelque soit le nom) n'existe pas. Elle est plus le résultat de la folie qui se transmet par les histoires, les peurs personnelles, l'isolement, le milieu hostile, les superstitions… Tout devient le monstre (les bruits, une ombre, une forme indistincte que l'on peut prendre pour un humanoïde…). Lucia tire souvent avec le fusil dans le vide, mais cela pousse son fils à croire à une présence maléfique. On peut se demander si ce n'est pas elle qui tue son mari, même s'il n'y a pas le corps de ce dernier, en faisant feu sur tout ce qu'elle juge dangereux. Nous pouvons imaginer que le mari, blessé par elle, a préféré fuir d'où l'absence du corps.
Le thème du passage à l'âge adulte, même pour un jeune garçon comme Diego, est très présent. Son père le force à tuer des lapins alors que sa mère le protège et lui demande de l'aider dans des tâches plus spécifiquement féminines pour l'époque (XIXe siècle). Une fois seul avec elle, il se met en bout de table (position sans doute réservée aux adultes, à ceux qui règnent sur la famille), mais sa mère lui indique de reprendre sa place. Bien qu'il soit affecté, il se demande si sa mère n'est pas folle. Quand à la santé mentale de Diego, elle est branlante comme lorsqu'il discute avec ses lapins qui semblent lui répondre (amis presque imaginaires d'un enfant). Diego va mûrir surtout quand la folie de sa mère ne fait que croître (tentative de suicide). Il tue un de ses lapins pour se nourrir et alimenter sa mère. La fin suggère son passage à l'âge adulte. Il quitte le foyer (qu'il a incendié). Il gagne sa liberté. Il devra vivre sans ses parents. Ses mains blessées à la fin du film renvoient symboliquement à celles d'un travailleur (callosités, écorchures…) et donc signifient le passage à l'âge adulte.
J'espère que mon interprétation vous aidera à vous forger la vôtre.