Un cheval de Troie qui ressemble à un moineau

Je l'ai vu sans trop y croire.
La 1ère partie est grotesque. Plein de stéréotypes. On y croit d'ailleurs pas du tout.
Son Oncle est vraiment horrible......Beaucoup trop manichéen comme personnage.
J'ai bien failli arrêter le visionnage au moins 5 ou 6fois.
L'école des espionnes aussi d'ailleurs. c'est complétement débile. Aucun sentiment. Pas de réelle possibilité de s'attacher à qui que ce soit à part l'actrice principale et encore.
En un mot, c'est poisseux.

Je déteste me taper des merdes hollywoodiennes qui se prennent au sérieux, style "regarde comme je filme bien" et "t'as vu, hein, là je t'ai manipulé grave ! "

Bref y avait rien pour me plaire.
Mais Jennifer Laurence y joue bien. Elle est superbe à regarder. Une égérie.
Je lisais une critique sur le site qui parlait de son regard. C'est vrai qu'elle y fait passer beaucoup de choses. Elle a un truc.
Mais bon, ça fait pas un film tout ça.

Et au final j'ai été emporté, autant le dire, et sans m'en rendre compte, ce qui est très rare.
Les défauts du film faisant ensuite les qualités intrinsèques.
Je m'explique.
Tout y est noir. Pas d'oxygène. Peu de rythme. Franchement invraisemblable qui plus est.
C'est nauséabond. Sans charme réel.
Mais c'est pour mieux vous manger ensuite mes enfants !

La 1ère partie, (ratée ou pas), prépare la 2ème partie.
Sans vous en dire plus, disons que le travail au corps, digne d'un entrainement de marathonien, et qui est donc assez éprouvant à regarder à mon sens, vous emmène ensuite vers des pistes psychologiques sur la 2ème partie que j'ai trouvé bluffantes en termes d'effet.
Cela doit être une forme artistique comparable à la libération de sérotonine occasionnée dans les sports d'endurance.
Mais passerez vous le mur du 40ème kilomètres ?

A titre de comparaison, je me souviens très bien des sentiments de lecture que m'avait procurés "Martin Eden" de Jack London.
J'avais trouvé le bouquin assez mauvais pendant sa lecture..
L'histoire était gnangnan, rien ne m'accrochait. mais comme j'adorais London, j'avais fini le bouquin.
Le livre prenait une dimension démentielle sur la fin. La fin du livre éclairant après sa lecture de ses 3/4 du départ.

J'ai eu la même sensation, ici.

Le travail au corps finit par payer.

Bref la question étant : faut-il volontairement faire un film mauvais à son départ, pour ensuite réaliser un bon film qui l'emporte dans les derniers Rounds ?

Kubrick et son "Eyes White Shut" pourrait peut-être nous éclairer sur ce sujet....?

En tous cas, je faisais cette critique pour vous motiver à regarder le film jusqu'au bout.
La fin est ce qu'elle est. C'est une fin.
Le plus important étant la dimension que prend l'actrice principale en terme de profondeur.
J'ai trouvé cela subjuguant.

Un vrai film de fille.