Vendu comme une péloche absolument démente et inclassable, "Red state" ne parvient pas à convaincre totalement et à enthousiasmer autant qu'avait pu le faire il y a quelques années un film comme "The devil's rejects", dont il se rapproche un peu trop d'ailleurs. Trop court, pas assez fouillé, jamais novateur et pas d'une grande subtilité, "Red state" mérite cependant toute notre attention, ne serais-ce que pour le courage et la passion qui anime Kevin Smith, qui prend enfin des risques en s'éloignant de son habituel univers geeko-référentiel et en produisant lui-même son bébé. Collant dans un premier temps aux basques d'un trio d'ados insupportables en route pour tirer un coup, le film va vite changer de cap pour s'orienter vers la satire violente et sauvage, Smith tirant à boulet rouge sur le fondamentalisme religieux très présent aux USA ainsi que sur un gouvernement n'hésitant pas une seconde à abattre des gosses et à faire "disparaître" des individus afin de laver une opération de toute éventuelle controverse. D'habitude peu concerné par sa mise en scène (le cinéaste ne l'a jamais caché), Kevin Smith se lâche enfin, apportant à son film une véritable énergie brute, notamment lors d'un siège digne de Peckinpah. "Red state" est également l'occasion de voir enfin l'excellent Michael parks, ici incroyable, dans un rôle à la mesure de son talent.