La vie somme toute classique de Motley, un ado un peu paumé du Sud des États-Unis, va prendre un tournant inattendu lorsqu’il va voir son frère se faire refroidir par une mafia locale, à laquelle il a eu le malheur de voler un rubis. Cherchant à supprimer ce témoin gênant, le big boss fait alors appel à Boon, un tueur qu’il connaît depuis bien longtemps, et qui traverse récemment un drame familial. En proie au doute, le tueur pourrait bien remettre pas mal de choses en question et s’avérer être le dernier espoir du pauvre gamin…
« Pas assez », c’est le maître-mot de ce film assez discret. Pas assez de scènes entre Danny et son frère pour que la thématique du deuil (commune à Boon et à Motley) puisse vraiment devenir un élément filmique porteur, pas assez de scènes construisant un lien entre Motley et Boon, pas assez de travail pour nous rendre le personnage de Haywood vraiment attendrissant, et si on voit la transformation intérieure de Boon, cela ne tient qu’au jeu d’acteur de Neal McDunough, qui est en très grande forme.
On a certes droit à de superbes plans du Sud des États-Unis, entre silos désaffectés et grandes plaines de poussière, qui contribuent à donner au film une ambiance vraiment pesante, et c’est d’ailleurs pour cette ambiance que je voulais lui mettre une meilleure note, au départ. Cependant, on est un peu désappointé quand on s’aperçoit que cette jolie atmosphère sert de cache-misère peu coûteux à un film mou et finalement pas très inspiré, réalisé avec des moyens modestes, qui peine à vraiment marquer les esprits. Des gueules de cent pieds de long à la démarche pataude sous le soleil du Sud, ça ne suffit malheureusement pas à faire le film policier de l’année quand le reste ne suit pas.
L’idée de départ est pourtant bonne. Un univers impitoyable aux personnages foncièrement humains, une sorte de western moderne, un film initiatique sur l’adolescence dans un cadre sombre et sauvage, la perte d’un être cher qui transforme des vies, quand elle ne les brise pas… Il y avait tous les ingrédients pour s’écarter du film de gangsters classique et offrir un joli drame, d’autant que le film parvient parfois à être authentiquement touchant. On se dit qu’avec un meilleur réal, plus de moyens, on aurait eu un des meilleurs polars/thrillers de la décennie, et la déception n’en est que plus grande.
Pourtant, The Red Stone n’est pas franchement mauvais, bien au contraire. Il est juste banal, ne faisant jamais les bons choix dans le bon sens pour véritablement décoller. Ce n’est même pas que l’essai n’est pas transformé, c’est qu’après un bel effort, le ballon manque la ligne de quelques centimètres. Dommage !