CRÉNEAU BRAIN
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Redline a une ambition, celle de nous faire traverser avec furie et fracas le mur du son de la fiction et du divertissement. C’est en tout cas l’effet que m’a fait ce sur-démentiel et archi-vitaminé film de Takeshi Koike, dont il s’agit du premier long-métrage en tant que réalisateur après avoir été animateur sur Vampire Hunter D, Memories ou Ninja Scroll et réalisateur d’épisodes sur Afro Samurai ou d’un segment de Animatrix. Le moins que l’on puisse dire est que Koike s’impose directement comme une référence dans le paysage de la japanimation, surtout pour ce qui est du divertissement d’action.
Dès la séquence d’intro, Redline libère son énergie volcanique, nous invitant dans un univers de science-fiction rétro où le bruit assourdissant des moteurs et des explosions ne sont supplantés que par une bande-original qui tabasse à grand renfort de sonorités électroniques. Ce qui nous percute violemment, ce sont aussi les visuels que nous offre l’animation et les dessins du film. Un chara-design léché qui transpire le cool et hurle le charisme, un mecha-design collant parfaitement à la direction artistique de ce monde rétro-futuriste et surtout une animation démentielle, hyper-active, ne laissant jamais les personnages et les actions immobiles, voulant constamment capter l’attention de notre oeil pour pouvoir asperger notre rétine de visuelles subjuguants. Rien de surprenant lorsqu’on apprend que l’animateur clef du film est Hiroyuki Imaishi, réalisateur des folies visuelles (et pas seulement) que sont Kill la Kill, Dead Leaves et Gurren Lagann.
Ce sont les points forts de Redline : animation, dessins, direction artistique et bande-original. Le scénario et l’écriture des personnages sont en effet quelque peu légers et peu approfondit. Néanmoins, il m’est impossible d’y voir des points négatif. Dire que Redline est un simple mais très bon divertissement serait, selon moi, ne pas lui accorder le crédit qu’il mérite. Le film a pour ambition de nous injecter de la nitroglycérine par intra-veineuse pour nous faire vivre une expérience que seul l’animation peut offrir. Aucun film live n’est en mesure d’être aussi inouï et jouissif visuellement. Le tout est épaulé par une bande-original de grande qualité, composé par James Shimoji, et une mise en scène irréprochable, toutes deux parfaitement réglées pour l’ambition du film. Pour ce qui est du scénario, il n’est certes pas original, à l’image de la romance entre les deux principaux protagonistes qui peut paraitre facile, mais pourtant il parvient à être convainquant et surtout prenant, principalement grâce à une direction artistique très réussie et un environnement qui s’avère, quant à lui, original. La fine couche d’éléments géopolitiques qui est apportée parvient à donner du relief à un univers déjà riche visuellement en personnages, objets, véhicules et lieux. Quant aux personnages, le peu d’écriture qui leur est apporté parvient quand même à les rendre ultra-charismatiques, originales et parfaitement identifiables dans leurs intentions et leurs actions. Encore, une fois le visuel se met au service de l’histoire, le superbe chara-design permettant de comprendre les protagonistes, craindre les antagonistes et surtout à aimer les personnages par toute la coolitude qu’ils inspirent et le charisme qui suinte par tout leurs pores.
Redline c’est le divertissement par définition. Une histoire simple, dont les enjeux sont faciles à aborder, dans lequel on s’investit d’entrée et dont on ressort avec un sourire jusqu’aux oreilles mais qui nous propose quelque chose d’unique et d’inoubliable à travers des personnages et un univers marquant, ahurissant visuellement et débordant de créativité. Toutes des choses que l’animation japonaise a su parfois être la seule à pouvoir nous proposer.
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Créée
le 13 juil. 2020
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