Redline
7.5
Redline

Long-métrage d'animation de Takeshi Koike (2010)

Y’a matière à se bâfrer bien gloutonnement, de la gourmandise visuelle qui suinte dans nos yeux insatiables, de la vélocité furieuse de ces courses de chars futuristes, le cœur syncopant dans une empathie totalement surréaliste pour ces pilotes amphétaminés aux profils typés, extradés d’une borne d’arcade pour débarouler sur l’écran et démolir leurs charrettes supersoniques dans de sombres décors industriels.

Scénario ? Onomatopéique !!! C’est hyper bruyant et flanqué d’une musique techno-rock tellement jouissive dans les circonstances du film!

Les dessins sont exceptionnels, bourrés de détails, tant et tant que deux yeux s’avèrent insuffisant pour décrypter l’image dans son entièreté, les couleurs giclent, les contrastes claquent les yeux et renforcent le dynamisme ahurissant des bolides qui lacèrent la piste de course.

L’animation est totalement déglinguée, enluminée d’un certain expressionnisme cartoonesque: les corps se disloquent lors des accélérations, les véhicules capricants zigzaguent en sautillant de façon impossible, les moteurs se boursoufflent avant de vomir leurs éruptions draconiennes…

On admirera le fair-play des pilotes dans leurs véhicules conçus pour dézinguer les concurrents, les carrosseries regorgent de pièges sournois…ajoutons à cela que la course principale se déroule clandestinement sur Roboworld, une planète soumise à un césarisme guerrier strictement régie par un maniaque qui domine les lieux de tout le pouvoir militaire dont il dispose…surenchère totale dans la baston pétaradante qui accompagne tout du long les véhicules hystériques.

Au reste, on retrouve pas mal d’images classiques: la fébrilité des paris, les psychés aliénées et pourries d’un public exophtalmique, les mafiosos véreux enclins à truquer les jeux, le fanatisme d’une population gavée jusqu’au bulbe d’un gore télévisuel! Cyberpunk en plein !

Si l’univers m’évoquait vaguement Cowboy Bebop pour le mélange entre univers rétro et science-fiction ainsi que la patte graphique - ce rapprochement ne semble d'ailleurs pas hors-sujet : Takeshi Koike travaillait comme animateur clé sur Samurai Champloo de Watanabe - comment ne pas penser également aux pods de Star-Wars et à leur version captivante mais totalement édulcorée des manèges de la mort ici exhibés.

Pour une parenthèse, Koike est semble-t-il proche de Katsuhito Ishii qui est ici scénariste, c'est Koike qui réalisait la petite séquence animée de Taste of Tea: un passage déjà excellent dudit film non moins excellent!

En fin de compte, je suis surpris…Typiquement j’aurais préjugé du film en le qualifiant de beauf mais je réalise que je peux aisément me transformer en caricature de supporter de foot flanqué comme un tas devant sa télé en se sucrant le cerveau de gougouilles : « miettes de chips et étincelles »…et qu’en prime j’adore me fiche le cortex en mohawk!

Trop cool!
Luxien
9
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Créée

le 10 janv. 2015

Critique lue 595 fois

6 j'aime

Luxien

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