Film adapté d'un roman de Carson McCullers, réalisé par le grand John Huston avec à son affiche un duo de superstars Marlon Brando et Liz Taylor. Cela raconte la crise d'un couple (enfin plus ou moins et entre autres !), lui militaire de carrière sévère et refoulé, elle ivrogne, excentrique et infidèle, cette crise finira en tragédie comme l'annonce la phrase mise en exergue au début. Le scénario à l'histoire dramatique à priori basique, se gonfle très nettement au point de vue des personnages, tous sont névrosés et exacerbés dans une mix entre Bertolt Brecht et Tennessee Williams car en plus des deux rôles principaux, les secondaires sont également étranges voir carrément psychologiquement malades. Reflets dans un oeil d'or est connu aussi pour son image, celle-ci est mordorée avec l'utilisation d'une pellicule spéciale et un travail sur la photographie, ceci était une audace encore rare à l'époque des studios en 1967, il a sûrement du faire avaler ça aux patrons ! Le résultat est convaincant et donne évidemment un cachet indéniable, une identité à ce film, des scènes sont formidables comme celle de la cavale de Firebird (le cheval) ou encore celle ou le personnage joué par Robert Forster observe durant son sommeil celui d'Elizabeth Taylor. Reflets dans un oeil d'or est souvent oublié lorsqu'on parle des débuts de ce qu'on a appelé "Le Nouvel Hollywood" alors que tout est présent pour identifier ce long-métrage à ce mouvement d'émancipation.