Tout commence en Géorgie dans une petite garnison où parmi les hauts gradés, hommes et épouses vivent ensemble, mais c’est plutôt l’ennuie qui y règne, la femme du major le trompe avec un lieutenant dont la femme est perturbé. Mais tout commence à basculer lorsqu’un simple soldat se révèle être un voyeur…
Adaptation du livre éponyme de Carson McCullers publié en 1941 et 26ème film de John Huston, Reflets dans un œil d’or nous fait suivre la vie de ses différents personnages et notamment du couple principal entre un major discret et perturbé et sa femme libérée qui le trompe sous son nez. Huston sonde l’âme humaine et met en scène des personnages très ambigus et surtout très intéressants à suivre que ce soit ce soldat voyeur dont il laisse toujours planer le mystère au-dessus de lui ou les autres, telle cette femme très libre, trompant son mari mais qui doit faire face au mutisme et au comportement bizarre de ce denier.
Huston met en place une atmosphère ambiguë, troublante et fascinante tout le long. Il met peu à peu en place les pièces de son puzzle psychologiques et le déroulement est tout aussi captivant et passionnant que les personnages. Il aborde différents thèmes tels les pulsions homosexuelles, la folie, le couple, le voyeurisme ou encore le regard des autres de manières parfois brutales mais toujours justes. Il sait rendre son film marquant lorsqu’il le faut et notamment à travers les scènes de chevaux ou cette première dispute entre le couple principal, où elle finit par se trimbaler nue devant lui…et devant le voyeur.
Derrière la caméra, il est tout simplement brillant. Dès les premières minutes, il nous ébloui par son choix d’utiliser une pellicule dorée, ne rendant l’atmosphère que plus étrange et plus âpre. Tous ses cadres et ses plans sont judicieux, il ne laisse rien au hasard et sa réalisation est magnifique.
Initialement prévu pour Montgomery Clift (bien aidée par Elizabeth Taylor mais une crise cardiaque en décida autrement quelques temps avant le début de tournage), le rôle du major échoue dans les mains de Marlon Brando et ce dernier se révèle brillant. Il est d’une justesse et d’une sobriété exemplaire. En face de lui, Elizabeth Taylor est géniale et superbe en femme libéré, elle aussi ne laisse guère indifférant. Brian Keith, Julie Harris ou encore Robert Forster sont aussi très bons dans leur rôle respectif.
John Huston propose avec Reflets dans un œil d'or un exercice de style aussi brillant que passionnant et troublant, où il dévoile peu à peu les pièces de son puzzle freudien et démontre une d’une grande maîtrise et audacieux derrière la caméra et ses comédiens le lui rendent bien devant.