Un orphelin des bas-fonds,élevé dans la misère et la violence,se retrouve chef de gang à 25 ans.Son amour pour une jeune femme de la bonne société qui vient faire de l'humanitaire dans son quartier le mène à la rédemption mais son passé criminel va le rattraper.Nonobstant l'envahissant moralisme chrétien typique du cinéma américain de l'époque,ce second film du prolifique Raoul Walsh est un régal.Penser que ce mélo policier date de 100 ans laisse ahuri tant l'oeuvre est d'une incroyable modernité.Ce qui frappe d'emblée est le terrible réalisme avec lequel Walsh décrit les conditions de vie des déshérités ,bien loin du rêve américain.Des enfants en guenilles livrés à eux-mêmes qui traînent dans tous les coins,des adultes en haillons alcooliques et violents vivant dans une saleté repoussante,des truands,purs produits de cet environnement criminogène, prêts à tout pour un peu d'argent et faisant la loi dans le quartier,le portrait social est gratiné.La mise en scène,rapide et rythmée,s'appuie sur un montage au timing parfait.Le montage parallèle assure une progression dramatique claire et passionnante et une vraie tension dans la narration.Le réalisateur fait aussi merveille dans sa maîtrise des scènes de foule,celle de l'incendie du bateau et de la pagaille qui s'ensuit,ainsi que la rixe finale entre policiers et gangsters étant particulièrement admirables.Il ne néglige pas pour autant de soigner la psychologie de ses personnages ni d'introduire quelques discrètes touches d'humour,et se permet même quelques effets spéciaux.Les acteurs,inconnus,sont tous formidables,en premier lieu le couple vedette formé de Rockliffe Fellowes,canadien aux faux airs de Brando, et de la belle suédoise Anna Q. Nilsson.