Plombé par un scénario cousu de fils blancs, par une imagerie du satanisme flirtant souvent avec le ridicule sans jamais trouver - à la manière génialement ironique du Polanski de Rosemary's baby ou La Neuvième porte - la juste distance avec la représentation kitsch et l'humour inquiétant, porté par la performance peu convaincante d'Emma Watson et par le sérieux intenable et la langueur de la mise en scène, confondant en permanence lenteur sentencieuse et mystère.
Ce film confirme hélas qu'Amenabar est un cinéaste manquant globalement de subtilité et dont l’œuvre est souvent très surestimée.
Dans son épilogue qui fait retomber un soufflé - déjà trop cuit - complétement à plat, le cinéaste démontre ici en prime combien il pète plus haut que son QI et combien son cinéma et celui d'un moraliste à petits pieds, visant le film "à thèse" sans jamais s'en donner la profondeur narrative ni - encore moins - les moyens formels.
La fin tant attendue et qui finit par tomber comme un couperet alors qu'on l'avait flairée dès les premiers plans et qu'on espérait enfin un vrai crescendo ne fait que renforcer l'impression de vacuité de l'ensemble, les gros sabots de ses intentions et achève de rendre le film aussi antipathique et vain qu'assez crétin...
Si on ajoute à cela que le toujours excellent Ethan Hawke y semble de bout en bout comme absent - à l'instar de son personnage - traversant le film en somnambule et s'y ennuyant au fond autant que le spectateur, peu investi et sans grande conviction ni passion, il ne reste que peu de chose à sauver du naufrage...
La très belle lumière de Daniel Aranyó et puis...