Film en immersion suivant pas à pas le travail de Benjamin Millepied préparant son ballet Clear, Loud, Bright, Forward, Relève s'incrit dans la pratique documentaire contemporaine à la manière de Frederick Wiseman.
Fraîchement arrivé à la direction de la danse de l'Opéra de Paris, le chorégraphe français venu des États-Unis a la volonté de changer les choses. Regrettant la hierarchie anxiogène, le culte de l'excellence et l'absence totale de diversité, Millepied veut ouvrir la Grande Maison au monde.
Le film le suit jour après jour, autant dans le long processus de création que dans la gestion du corps de ballet. Pédagogique sans être pesant, mis en images avec soin, le film de Thierry Demaizière et Alban Teurlai s'adresse à tous les publics, qu'on soit féru de danse ou néophyte. Dans ce sens, la parole n'est pas donnée qu'au chorégraphe mais aussi aux danseurs et à tous ses collaborateurs.
On sait la pratique rigoureuse et difficile, le but étant toujours d'atteindre la grâce au prix d'efforts qui ne doivent pas se voir. De tous les arts, dans son dialogue constant entre le poids du corps et l'apesanteur, la danse est sans doute celui qui conjugue le mieux douleur et légèreté. Le plaisir des danseurs est là, celui des spectateurs aussi.