Je me suis senti obligé d'écrire une critique sur ce film.
Pourquoi ? Parce que je trouve injuste, véritablement injuste ce traitement de défaveur qu'on lui porte juste parce que Pattinson est le personnage central. Oui, Pattinson est le héros, trololo, Twilight, Edward tout ça, hahaha, c'est forcément de la merde pour les adolescentes prépubères et attirer de l'argent, teen movie minable, pseudo romance trop dark avec faussement de l'émotion pour nous rendre triste, hahaha...
Ha ha ha (you're so funny Dan).
Le film n'est pas parfait non, loin de là. Il se construit comme une romance banale, reprend les éléments clés à peu près dans le même ordre. A croire qu'il y a une grille de réalisation à hollywood que les réalisateurs doivent respecter étape par étape pour "faire un bon film". Ainsi on ne sera surpris de rien concernant la relation entre les deux protagonistes principaux.
Néanmoins, cette romance n'est pas l'intérêt premier du film, et bien heureusement, sinon il n'aurait trouvé sa place nulle part dans l'univers cinématographique.
Le film est centré autour du perso de Robert, autour de sa vie, de sa construction à lui, et de son monde tout autour. Au final, sa relation amoureuse n'est qu'un point de sa vie.
Ainsi à la liste des clichés je tiens à rajouter : perso ténébreux qui a souffert dans son passé mais cultivé, père jamais là riche mais qui culpabilise, ami du héros débile qui sert à faire rire sauf que ça marche pas, je découvre ton secret mais je reviens, soeur intelligente mais rejetée par ses camarades alors qu'elle aimerait être aimée, flic protecteur pulsionnel.
Bref.
Mais l'histoire du film ce n'est pas ça. L'histoire, c'est celle de Robert, l'histoire de sa vie. On se base sur sa vie pour raconter autre chose, pour montrer que sa vie clichée est une vie forte. Forte émotionnellement, forte dans ses relations interpersonnelles. Le film montre avec intelligence l'importance des relations, de comment les gens ont besoin d'eux entre eux pour être bien. Et que l'absence de qui que ce soit dans un équilibre détruit cet équilibre. Ainsi on voit à quel point la figure parentale est importante pour les enfants, à quel point l'enfant est important pour les parents, à quel point les frères et soeurs influent dans leur bien-être mutuel inconsciemment, et à quel point l'amour est nécessaire dans une vie. Voilà ce qu'à travers ces clichés le film raconte. L'histoire de la vie, des relations.
Et je ne sors pas ça de nulle part. La fin qui "sort de nulle part" pour beaucoup signifie tout cela.
[Spoiler Alert]
La mort brutale, inattendue, qui frappe au hasard et sans raison n'importe qui, n'importe quand. Comme la mère au début, comme Rob' à la fin. Des actes sortis de nulle part qui en une fraction de seconde détruisent, explosent l'équilibre inter-relationnel de plusieurs personnes. A travers le perso de Rob, sombre inconnu inutile parmi tant d'autres, l'histoire raconte simplement les effets de la disparition d'une vie, la disparition d'un être et tout ce que ça implique. Et tout cela, le film le fait sans aucun cliché, il le fait implicitement, en le montrant à peine, en le faisant deviner.
Agrandi à l'échelle du nombre de morts en cet attentat du 11 septembre, le film montre l'horreur de cet attentat sur le point de vue émotionnel, familial et social. Implicitement, en évitant le pathos simple et débile.
[Fin du Spoiler]
Cette fin ne sort pas de nulle part. Cette fin c'est une construction scénaristique superbe et beaucoup sont passés à côtés; bien occupés à troller comme des malades sur Pattinson. Cette fin implicite sort le film de son aspect de film cliché en premier lieu et le hisse au rang de film intelligent, mais qui a pas mal de défauts.
(Et si je devais rajouter une chose, c'est que la BO au piano est juste superbe).