Rémi sans famille
Aussi surprenant que cela puisse paraître, d'abord à mes propres yeux, je n'ai jamais lu "Sans famille" d'Hector Malot et n'ai d'ailleurs vu aucune des nombreuses adaptations du roman. Ce n'est pas...
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le 2 mai 2021
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Aussi surprenant que cela puisse paraître, d'abord à mes propres yeux, je n'ai jamais lu "Sans famille" d'Hector Malot et n'ai d'ailleurs vu aucune des nombreuses adaptations du roman. Ce n'est pas faute de n'avoir pas voulu, ça ne s'est jamais trouvé ni quand j'étais enfant, ni plus tard.
Mon épouse, qui a lu le roman dans sa jeunesse et en a gardé un souvenir un peu diffus m'a dit qu'il manquait des personnages qui lui avaient, à l'époque, paru importants. Mais c'est toujours le problème de l'adaptation d'un roman dans un exercice qui ne dure qu'une ou deux heures. On peut toujours sacrifier des personnages tant qu'on ne trahit pas l'idée de l'auteur.
Donc je vais parler du film Rémi sans famille en prenant le scénario tel qu'il est.
La mise en scène du petit garçon abandonné qui passe d'une première famille à un saltimbanque puis à une deuxième famille etc. … montre bien le chemin initiatique que parcourt le petit garçon alternant les moments tristes ou gais, les épreuves ou les réussites.
Antoine Blossier, dont c'est aussi le premier film que je vois, me semble avoir évité les écueils possibles du film très misérabiliste où le héros s'enfonce chaque jour un peu plus dans un cauchemar pire que celui de la veille. Il me semble aussi avoir évité le film trop optimiste (genre bisounours) car la vie de l'enfant telle que décrite reste quand même loin d'être simple.
La construction du film avec la première scène où Jacques Perrin va raconter sa propre histoire à un enfant alors que l'orage gronde
puis à une ribambelle d'enfants qui viennent peu à peu rejoindre le premier alors qu'on finit par comprendre qu'on est dans un orphelinat
est très réussie.
L'enchainement des différentes scènes tient le spectateur en haleine jusqu'au bout sans pour autant dévoiler comment tout ça va se terminer même si on peut se douter que les différentes étapes subies par l'enfant ne sont probablement pas inutiles à l'accomplissement de sa vie.
J'ai en particulier trouvé le personnage de Vitalis très beau car après un premier contact un peu rugueux, il saura prendre en affection Rémi et surtout déceler chez l'enfant ce qui fera sa valeur.
Plusieurs scènes sont très belles et émouvantes comme par exemple la fuite de Vitalis et de Rémi dans la neige et le froid et leur refuge dans une chapelle abandonnée. D'ailleurs cette scène est d'autant plus efficace et angoissante qu'elle est stylisée, presque contemplative, avec pratiquement pas de dialogues.
Le personnage de Vitalis est tenu par Daniel Auteuil qui fait une prestation très touchante, sans pathos excessif, qui se livre peu à peu.
Le personnage de Rémi est joué par Maleaume Paquin, dont je suppose que c'est le premier rôle, montre un savoir-faire certain et une certaine personnalité. Le risque pour lui, c'était de tomber dans le lacrymal. Or dans le film on reste au niveau de l'émotion. Ce qui est très bien.
Virginie Ledoyen tient le rôle de la mère de Lise. Dommage que son rôle ne soit pas plus important.
Jonathan Zaccaï, que j'ai appris à apprécier dans "de battre mon cœur s'est arrêté" ou encore dans le "bureau des légendes" joue le rôle, pas très flatteur du premier père adoptif.
Et bien entendu, j'ai beaucoup apprécié l'ouverture et la fermeture du film par Jacques Perrin.
Au final, c'est un film tout-à-fait intéressant à suivre, initiatique pour Rémi, initiatique pour moi qui ai bien envie de poursuivre en lisant ce fameux roman.
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le 2 mai 2021
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