Comment distingue-t-on un simple mauvais film d'un joli petit bousin ?
Essayons de relever quelques indices.
Quand la scénariste te propose un film sur les souvenirs et qu'elle ne fait pas les choses à moitié en te prouvant qu'elle maitrise son sujet sur le bout du clavier (elle se souvient parfaitement de tous les films SF / anticipation de l'histoire pour mieux te resservir ses pires aspects en un melting-pot indigent).
-> Petit défaut d'écriture.
Quand la réalisatrice (qui est la même personne) essaye fugacement, en un enchainement de quelques plans (une montée dans un escalier en colimaçon, une arrivée ensoleillée sur une terrasse soudain captée en grand angle, l'utilisation d'une voix off… faut-il d'autres indices ?) de copier Malick.
-> Petit défaut de réalisation.
Quand le spectateur attend que les personnages fassent des choses logiques qui n'arrivent finalement que par hasard (tirer dans un aquarium pour permettre à la personne aimée -qui a la tête plongée dedans- de respirer à nouveau) ou pas du tout (tirer dans le genou du méchant, pour éviter une course poursuite inutile…)
-> Petit défaut d'intelligence.
Quand les rares bonnes idées (visuelles: nager dans un théâtre immergé. Scénaristiques: un dialogue par procuration avec une personne qui n'est pas celle que vous avez en face de vous) sont immédiatement noyées par l'indigence générale…(comment reprend-on son souffle après une perte de connaissance sous l'eau -et sort-on d'un plan d'eau- sans le moindre bruit ? Comment devine-t-on d'ailleurs que le méchant est à proximité du-dit plan d'eau, avec le dos tourné ? Et pour le deuxième exemple: comment anticipe-t-on le fait que les souvenirs du méchant seront "lus" ?)
-> Petit défaut de cohérence.
Quand le héros a besoin de deux énoôÔÔrmes coups de bol pour entrer et sortir de la maison du méchant (d'abord, on te prend pour un autre, ensuite, on remarque ton tatouage à la dernière seconde…) pour plus tard dans le film n'avoir plus besoin de quoi que ce soit pour revenir au même endroit (alors qu'il n'y a aucune raison que la demeure soit moins gardée…)
-> Petit défaut de crédibilité.
Quand le spectateur finit les phrases de la voix off tellement elles sont téléphonées. Quand on doit revoir trois fois le même dialogue entre deux personnages.
-> Petit défaut de subtilité.
Quand les grosses révélations ne semblent finalement que résumer ce que tu a déjà compris.
-> Petit défaut d'adaptation à ton audience.
Quand les acteurs semblent à côté de leur rôle (Rebecca Ferguson aussi à l'aise dans son rôle de vamp que Jackman crédible couvert de ses larmes de crocodile parce qu'il a perdu de vue une manipulatrice droguée qui l'a dépouillé…)
-> Petit défaut de direction d'acteurs.
Quand les instantanés de l'album photo s'accumulent.
-> Petit défaut d'originalité.
… Tu peux estimer à juste titre qu'une telle accumulation de petites choses produisent à coup sûr un gros raté.
Miami Vice, de forme.