Il y a des films comme ça, qui ne paient pas de mine et qui pourtant sont des bonnes surprises à l'arrivée. Alors que d'autres sont avenants, en plus d'être survendus et finalement ces derniers, ne valent pas un fifrelin. Renaissances, fait parti de la première catégorie, d'autant plus qu'il s'est fait déchirer par les critiques outre-Atlantique. Ce qui est quelque peu incompréhensible, puisqu'il n'y a, à mon sens, rien de honteux dans cette oeuvre. Quelques facilités et imperfections certes, mais c'est courant au sein de l'industrie Hollywoodienne, j'ai envie de dire.
Scénarisé par Alex & David Pastor, Renaissances raconte l'histoire d'un riche homme d'affaires condamné par la maladie mais qui, grâce à sa fortune, aura droit à une seconde vie (dans un corps plus jeune) en faisant appel à une entreprise médicale assez opaque et mystérieuse.
Évidemment, c'est le script typique où le protagoniste principal, un peu trop curieux sur les bords, se pose des questions et fini par découvrir le pot aux roses, au fur et à mesure d'une investigation fructueuse. En retour, l'entreprise protège ses intérêts et fait tout ce qui est possible pour corriger (de manière létale et sommaire) son erreur. Schéma classique d'une oeuvre de genre axée sur le thriller d'anticipation. Mais comme l'ensemble est plutôt bien troussé, je pardonne ce manque d'originalité. Alors effectivement c'est un divertissement très rythmé par ses retournements de situations et ses scènes d'actions, il n'empêche que c'est avant tout un long métrage qui met en valeur les personnages du récit. En effet, il y a une certaine dramaturgie, mais également des éléments intéressants dans les thématiques soulevées: comme l'appropriation de l'identité d'un inconnu. Comment y faire face devant le fait accompli ? Mentir à ses proches, ou alors se sacrifier et admettre notre mortalité ? Ce n'est probablement pas d'une profondeur absolue, mais c'est bien présent tout le long.
D'ailleurs, même si le film n'évite pas quelques poncifs, j'ai bien apprécié le traitement du personnage principal. Les scénaristes auraient très bien pu faire en sorte à ce qu'il soit antipathique, égoïste, et imperméable aux sentiments des autres. La parfaite représentation bien démagogique de l'homme riche et tout puissant, or ce n'est pas le cas. Certes, il a ses failles, ses défauts mais en aucun cas le type change radicalement de personnalité (à la fin comme par magie), pour mieux nous balancer une fin heureuse et moralisatrice.
Pour ce qui est de la mise en scène, c'est Tarsem Singh qui s'en occupe. Un réalisateur très visuel, qui a cette réputation de composer ses cadres comme de magnifiques tableaux. Dans le long-métrage Renaissances, il a mis sa passion pour l'esthétisme de coté afin de mieux s'approprier le sujet. Cela dit, même en optant pour la sobriété il soigne ses plans le bougre.
Pour conclure, je dirai que c'est de la bonne anticipation (bien qu'un peu prévisible par moments), plaisante à regarder puisque le sujet est bien exploité, et les protagonistes sont intéressants et bien incarnés par les acteurs.