Certain d'entre vous commencent à connaître mon côté midinette.
Quand je m'entiche d'une jeune beauté à la plastique déroutante et au regard mutin, je suis capable d'aller très loin dans ma relation imaginaire avec la donzelle qui embrase mon affection. Ayant épuisé (pour le moment !) les possibilité artistiques que pouvait m'offrir Jennifer Connelly (en gros, j'ai tout vu), force est de ma rabattre sur quelques minois affolants des temps passés.
Jean Peters fait parti de celles-ci.
J'ai donc entrepris de voir un maximum de sa filmographie.
(http://sens.sc/XXJdvu)

"Rendez-moi ma femme", sans cet angle d'attaque, aurait eu peu de chance de passer entre mes fourches caudines (non, non, c'est pas cochon).
Voyez plutôt: on dirait un sous-Capra, passé à la moulinette du medef (vous imaginez, donc, si ce dernier aurait tiqué !). Et pourtant, c'est drôle et ça glisse tout seul.

En fait, tout commence lorsque John Rodges (Monty Woolley, excellent !) se retrouve licencié de l'imprimerie dans laquelle il travaille depuis tant d'années, pour une raison bête: il a atteint 65 ans et c'est la politique RH de la firme qui détient l'imprimerie que de mettre à la retraite (sans revenu, il va de se soit: nous sommes en 1951, tout de même) ses employés atteignant cet âge limite. On imagine un tel point de départ s'il était tourné aujourd'hui…

Il décide de prendre la place du PDG de la holding, que personne n'a jamais vu, pour faire valoir ses droits.
Evidemment, il va servir un discours qui fera date devant une assemblée ébahie, séduire la femme de son patron, subjuguer sa petite famille et retrouver la première place dans le cœur de sa petite-fille, la ravissante, épatante Jean Peters.
Ah oui, au fait, il y aussi Marilyn Monroe, tiens.

Si ça fonctionne, c'est que la critique du monde tel qu'il va (droit vers ce que nous connaissons aujourd'hui) est présente dès les premières minutes (voir le diagramme que déploie un sous-fifre pour savoir quelle entreprise appartient à quelle autre), pointant d'un doigt léger les dysfonctionnements qui ont déjà court dans cet après-guerre assoiffé de modernité funeste: la déshumanisation du pouvoir, la volonté de réussite individuelle ou la distanciation des rapports familiaux.

L'ensemble est traité de manière plutôt vive, l'intrigue est servie par des dialogues bien sentis et justes.
Si ça fonctionne, c'est aussi grâce à une distribution impeccable ou la charme le dispute au talent.

Quant au titre… Vous connaissez mon aversion profonde pour ces traductions abusives et sans grâce.
Notons ici que l'histoire de la femme partie n'est qu'assez anecdotique dans la trame générale.
guyness

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