Du scepticisme aux apparitions, Tourneur invite la peur dans le cercle de l’enfer. Rien ne nous y prépare, rien ne l’explique, elle advient. Du début à la fin,Tourneur nous invite dans le surnaturel, confronte le rationnel aux phénomènes paranormaux, à l’imaginaire, en faisant vaciller la réalité et les certitudes Il nus décrit la relation inconsciente (ou même très consciente) que chacun entretient avec la peur et l’angoisse lorsque l’inquiétante étrangeté infiltre le quotidien. (Selon lui, "l'épouvante, pour être sensible, doit être familière"). Il est dommage que les producteurs aient obligé Tourneur à inclure des scènes explicites où au lieu de suggérer on découvre l’objet concret de la peur (très mal fait en plus) qui peut atténuer l’effet d’angoisse, puisque le film repose sur la réalité ou non de forces occultes et d’une malédiction. Tourneur voulait laisser sa puissance à l'inexpliqué et son travail de sape de la raison. Le choc, c'est voir, identifier la cause, l'objet de l'effroi. Le suspens s’en trouve un peu éventé.