Keanu Reeves a beau être cinéphile, et s'amuser dans des rôles sans grande réflexion, c'est toujours un peu frustrant de le voir se contenter de ce genre de production typée série B, surtout depuis qu'il s'est refait un nom avec John Wick. Dans ce thriller de SF, il joue un scientifique sur le point de réussir à transférer la conscience humaine dans un corps synthétique. La mort de sa famille lui fait outrepasser toute éthique et raison, le motivant à finaliser son algorithme pour pouvoir les ramener à "la vie". C'est un concept déjà vu, entre Robocop, un épisode de Black Mirror, ou d'autres petits films comme The Machine. D'ailleurs, on retrouve cet air de film indie dans le peu de rigueur, sauf qu'il y a là des acteurs plus côtés, comme Alice Eve ou John Ortiz. Malgré les maladresses, dont un postulat scientifique à la louche, et des angles de caméra étranges sur les dialogues, le montage et le ton évitent le thriller moderne bétôt, et le budget s'avère suffisant pour matérialiser les idées. La première moitié du scénario montre Reeves tenter de réaliser l'impossible, tandis que la seconde présente expéditivement les conséquences avant de passer au thriller d'action pauvret classique, avec l'éternel cliché de l'entreprise corporatiste aux intérêts militaires, en antagoniste.