Au-delà de l’aspect introspectif consistant à montrer l’envers du décor du monde sous-terrain de la boxe avec un traitement d’une noirceur et d’un pessimisme contrebalancé par une sorte de partie pris consistant à se lamenter sur le sort d’une gueule cassée à qui un Anthony Quinn, un peu trop expressif, prête ses traits, le film finit par s’enfermer dans un pathos qui dessert son propos.


Présentant un casting de choix, avec entre autres, un excellent Mickey Rooney qui a au moins le mérite de ne pas en faire des caisses, le pachydermique Jackie Gleason dans le rôle du manager un peu trop intéressé, une Julie Harris qui vient jouer les bonnes pâtes et finit par s’éprendre de la bête, ainsi que quelques ex boxeurs comme Mohammed Ali et Jack Dempsey qui viennent faire de la figuration, le film de Ralph Nelson (Le Soldat Bleu, Le Vent de La Violence,…) perd une grosse partie de son cachet, en montrant un personnage principal plus proche de l’attardé mental que du combattant déchu.


Ça vire trop souvent au véritable show d’un Anthony Quinn en roue libre proche de son rôle du Quasimodo du film de Delannoy et très loin de la masse musculaire bougonne qu’il interprétait magnifiquement dans La Strada de Fellini, qui aurait largement mieux collé au personnage.


En dehors de cet aspect pompeux qui finit par lui nuire, le film bénéficie d’une belle photographie et a au moins l’avantage d’être court.

Créée

le 29 nov. 2019

Critique lue 187 fois

4 j'aime

Critique lue 187 fois

4

D'autres avis sur Requiem pour un champion

Requiem pour un champion
philippequevillart
6

Raining on the mountain

Au-delà de l’aspect introspectif consistant à montrer l’envers du décor du monde sous-terrain de la boxe avec un traitement d’une noirceur et d’un pessimisme contrebalancé par une sorte de partie...

le 29 nov. 2019

4 j'aime

Requiem pour un champion
Neubauten
5

Working class zero

La boxe (ses héros ensanglantés, ses magouilles et ses draaaaames) a tjs été un moteur puissant du ciné US, bien avant Rocky et Pulp fiction. Ici on se penche (on tombe même) sur un vieux boxeur...

le 3 oct. 2022

3 j'aime

Requiem pour un champion
Jean-FrancoisS
8

Actor's "Studio B"

Réputé pour son plan d'introduction filmé du point de vue d'un boxeur sur le ring, "Requiem pour un champion" est peu à peu tombé dans l'oubli. Il a été pourtant à son époque le pass de son...

le 19 août 2022

Du même critique

La Chienne
philippequevillart
8

L'ange et la mort

Dans La Chienne, second film parlant de Jean Renoir, c’est surtout quand les voix se taisent et que l’image reprend naturellement ses droits que le lyrisme dramatique s’impose pour offrir de grands...

le 31 janv. 2023

19 j'aime

2

L'assassin habite au 21
philippequevillart
8

Meurtre oblige

Première incursion de Clouzot dans un genre auquel il donna ses plus belles lettres de noblesse, en l’occurrence le thriller à la Hitchcock. Pour se faire il adopte un style emprunt à la Screwball...

le 21 avr. 2020

18 j'aime

8

Joker
philippequevillart
6

Autant de clown clinquant

C’est auréolé d’une récompense à la Mostra de Venise et d’une pluie de critiques dithyrambiques annonçant un classique instantané et une performance d’acteur de la part de Joaquin Phoenix emprunte...

le 9 oct. 2019

18 j'aime

5