Va, vois, deviens.
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1943. Filora, jeune adolescent biélorusse s'engage chez les partisans pour combattre l'armée allemande qui détruit tout sur son passage.
Requiem pour un massacre est un film soviétique de 1985 d'Elen Klimov. Il s'agit d'un film peu connu mais qui jouit d'une certaine aura chez les cinéphiles.
Le film s'apparente à un long cauchemar. On y voit le jeune Filora rejoindre les rangs des partisans. Très jeune, il n'aura pas l'occasion de combattre mais rencontrera Glasha, une adolescente perdue comme lui dans cette guerre inhumaine. Filora va errer, il va essayer de rester en vie jusqu'à échouer dans un village où la quasi totalité de la population (population civile d'hommes de femmes et d'enfants) sera éliminée par les troupes allemandes.
Requiem pour un massacre est très certainement pour l'Union soviétique d'alors un film du ressort de la catharsis.
L'équipe du film dissèque, dans le détail, les méthodes qui s'apparentent à celles des Einsatz gruppen, groupes d'extermination créés en 1942 par Rheinardt Heydrich pour éliminer massivement les populations civiles dans l'est de l'europe.
La plus grande erreur d'Adolf Hitler fut très certainement d'attaquer l'Union Soviétique avec laquelle il avait pourtant passé un pacte de non agression. La bataille de Stalingrad en 1942 constituera le tournant de la deuxième guerre mondiale, les allemands commenceront alors à perdre du terrain et seront talonnés par les russes qui rendront leur retraite plus que problématique.
Le film ne montre pourtant aucun fait d'arme de ce genre. Requiem pour un massacre montre les contours de la politique d'extermination des prétendus Ubermenschen/surhommes (les allemands), les femmes et les enfants biélorusses (supposés Untermenschen/sous hommes) massés dans une église auxquelles les troupes allemandes mettront le feu au lance flamme sans aucun état d'âme. Les bourreaux ont totalement "chosifié" leurs victimes.
Cette deuxième partie du film est une descente dans les ténèbres les plus sombres de l'âme humaine et de cette période de l'histoire. Dans un style très immersif, la réalisation montre alors une succession de visages grimaçants, de corps meurtris et de destins brisés sur des images entrecoupées de ralentis et sur une bande son infernale, dans un style puissamment allégorique. Les derniers plans nous montrent quelques soldats allemands capturés in extremis par les partisans. Certains nieront leurs responsabilité, d'autres assumeront leurs actes expliquant que: les allemands tuent d'abord les enfants car la vermine communiste juive n'a droit à aucun avenir.
Le film est d'une tristesse infinie, cette tristesse qui est une des composantes de ce que beaucoup appellent l'âme russe.
A la vue de ces images, on comprend mieux pourquoi les russes, qui ont perdu plus de 20 millions d'âmes lors de la deuxième guerre mondiale, ont poursuivi ce qui restait des troupes allemandes jusqu'à Berlin, brûlant tout sur leur passage, violant les femmes allemandes et détruisant leurs foyers.
Le talion, ce n'est pas bien mais c'est humain.
Requiem pour un massacre constitue avec City of life and death et The captain l'un des films montrant le mieux les exactions des militaires commises sur les populations civiles en temps de guerre.
Ma note: 8/10
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Créée
le 29 mai 2018
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