J'ai l'impression de me montrer bon public dans ma notation jusque maintenant, c'est que les films se suivent, se valent et que s'ils ne sont certainement pas de bons films à mes yeux, ils n'en gardent pas moins quelques menues qualités et offrent un certain niveau de divertissement...
Bon, le divertissement bête et méchant ça va 2 fois, au bout de trois ça commence quand même à courir.
Ce film est donc clairement dans la lignées de ses prédécesseurs au niveau de sa qualité. J'ajouterai même qu'il met d'avantage en avant un autre de leurs points négatifs : non seulement ils ne s'inspirent que trop peu des jeux vidéos dont ils sont censés être tirés (ce qui n'empêche pas forcément de faire des bons films, entendons-nous bien) mais en plus la saga a depuis le départ un peu trop tendance à lorgner du coté de ce qui se fait ailleurs :
Le premier me rappelait vaguement Ghost of Mars de Carpenter.
Le second me rappelait plus franchement New York 1997 du même Carpenter.
Cet opus-ci ne peut quant à lui que faire penser à Mad Max.
Le tout étant toujours parsemé d'autres référénces/pastiches allant pour ce film-ci de Matrix à Birds.
Le problème c'est qu'au delà du pastiche il n'y a pas grand chose à en tirer, les films se contentant de cette référence comme base ou environnement dans lequel il jouera de la même formule pour avancer : y'a des zombis, on les tue, on se fait contaminer, on avance, le méchant est vraiment méchant et j'en passe.
Ici les personnages m'ont semblé malgré tout un peu plus intéressants. S'il y a toujours ce coté "on veut des femmes fortes et on le montre" comme dans l'opus précédent, cela semble mieux dosé à l'écran et dans le montage, ce qui rend la chose beaucoup plus digérable. je dirai même que ça ne semble plus gênant.
Concernant Alice, on nous sert le même trip super-héroïque bateau pour en faire quelque chose d'une élue capillotractée : c'est la sauveuse et c'est tout. Elle m'a d'ailleurs fait penser à quelque chose de biblique en annonçant au groupe de Claire Redfield quelque chose d'un lieu sûr au Canada. Une Terre Promise, donc? (Duquel il ne sera finalement pas fait grand chose, d'ailleurs, peut être pour l'opus suivant ?)
Claire Redfield et les autres personnages souffriront quant à eux d'une grande pauvreté de caractérisation et d'écritures, donnant l’impression d'archétypes ambualant mais encore une fois plus digérables que dans Apocalypse. Par ailleurs seul le grand méchant Wechsler, véritable menace dans les jeux, donne encore l'impression d'un bête cosplayeur. (Oui, je suis conscient que cette Claire Redfield est aux antipodes du personnage vidéoludique, mais force est de constater qu'au moins ils l'ont pensé à minima, elle.)
Du reste, le film jouera encore de beaucoup de clichés (le mec contaminé qui fait mine de rien, vraiment ?) et ne s'empêchera pas quelques incohérences au passage, vis à vis même des codes sa propre saga. (couper la gorge à un Mort-vivant suffit souvent à en venir à bout). Il se permettra aussi beaucoup d'auto-citation en multipliant les clins d'yeux aux deux premiers métrages, non sans ajouter au tout une certaine lourdeur.
Même si le personnage ne me plaisait pas je suis déçu de n'avoir pas retrouvé Jill V ni même qu'il en soit fait clairement mention. Le film aurait d'ailleurs gagné à raconter d'avantage ce qui s'est passé durant l'ellipse qu'il met entre lui et le précédent opus, ellipse qui semble n'être qu'un prétexte à poser un monde post-apocalyptique (marrant quand on sait que le précédent opus s'appelait Apocalypse) mais qui se torche donc royalement avec le pauvre cliffhanger du dernier épisode.
Mes autres critiques sur la saga ici : Carnet de bord sur Resident Evil