J'avoue: avec un visuel aussi éblouissant, j'ai avalé sans sourciller les invraisemblances, les répétitions, les énormes clichés et le scénario simpliste...! Contente de retrouver Léon, Chris et Rebecca et l'ambiance exactement fidèle du manoir hanté et ses couloirs sombres aux lueurs des bougies, aux silhouettes inquiétantes glissant des ténèbres à l'illumination morbide. Certes, ça se répète, ils n'ont pas vieilli, Chris le musclé et Léon qui sombre dans l'alcool(à vous de deviner pourquoi ou de vous renseigner par ailleurs, car au niveau psychologie ça reste à la surface), Rebecca est un génie, à la fois fragile et déterminée, pleine de ressources qui a toujours 20 ans(?). Quand au méchant de l'affaire, décevant de banalité dans ses motivations démesurées, oscillant entre le pathétique et la folie démoniaque, il aurait mérité plus d'épaisseur et de précision dans son traitement, ses acolytes aussi, reflets à peine modifiés d'anciens adversaires.
A regarder comme un John Wick, donc, Léon et Chris virevoltant, dégommant du zombie aux armes à feu, invulnérables même à mains nues, sous des angles impossibles, jouant entre ombres et lumières, éclaboussures sanglantes et faces putréfiées. De l'action, du visuel, du mouvement, visions au ras du sol ou filant à travers le ciel.
J'ai mieux apprécié la première partie plus inquiétante dans les salles du manoir, puis le laboratoire, angoisse feutrée, avec une ambiance calquée sur les premiers jeux vidéo, jeux d'ombres tapies dans les angles et sous les plafonds. La 2ème partie est entièrement vouée à l'action pure et spectaculaire, improbable mais jubilatoire, course poursuite acrobatique à moto, les explosions se succèdent sans égard pour la ville ou les éventuels passants, hélicoptères en folie surgissant inévitablement au moment crucial, combat final avec forcément la plus énorme et hideuse des transformations virales, et même pas mal, tout se passe à la perfection, tout survient à point nommé, l'impossible se produit! Tant pis pour les incohérences et la pauvreté du scénario, c'est une longue cinématique bien travaillée (dans l'ensemble, il y a quelques cafouillages, mais discrets), un numéro de cirque éblouissant à apprécier avec les yeux seulement, le cerveau au ralenti.