"Restrepo", repos éternel
Le documentaire s'ouvre et se referme sur un soldat qui se filme en train de faire l'andouille dans le train. Il part avec ses potes jouer à la guerre. Dans quelques jours ils seront dans la vallée de Korengal, qui, à l'époque, concentrait 70% des bombardements US. Dans quelques semaines, ce type, le soldat Restrepo, se fera trouer la peau.
Pendant américain au danois Armadillo, "Restrepo" raconte le changement de stratégie dans la province de Kunar: moins de bombardements, plus de harcèlements ciblés contre les talibans et leurs potes de Hezb-e islami. Le terrain est accidenté, la guérilla quasi invisible. "Restrepo" met en scène la première année de ce renversement: les belles intentions qui laissent la population largement indifférente (sauf quand les Rangers décapitent une de leur vache), la construction d'un fortin sur un territoire jusqu'alors imprenable, les beuveries entre gamins... L'image la plus forte reste l'explosion d'un Humvee sur une mine artisanale, vécue depuis l'habitacle.
Après cette année passée sur le terrain, les ados témoignent. Les questions habituelles: pourquoi ils se sont engagés (l'un répond sommairement que c'est pour faire chier sa mère hippie qui, enfant, lui a interdit de jouer au shérif!), comment raconter la guerre à ses proches...
Au final, le revirement américain n'aura rien changé. Les Américains ont quitté la vallée, la queue entre les jambes.
EDIT// Tim Hetherington, coréalisateur du docu, a été tué en Libye.