Si le "marché" des serial killers a été depuis bouffé par les séries TV, dans les années 90 il était très présent au cinéma. Grâce notamment à "Silence of the Lambs" et "Seven", qui ont marqué en leur temps, et généré nombre de succédanés. Ceux-ci allant du polar sympatoche... au plagiat éhonté.
"Resurrection" tombe clairement dans la deuxième extrémité du spectre. Russel Mulcahy s'en cache à peine, il repompe "Seven" à foison. Un tueur en série s'active dans une ville pluvieuse, la police est prise de cours, le tueur laisse des indices et des motifs religieux, et j'en passe. On nous ressort même le coup du méchant identifié tôt dans le dernier acte, et qui en a encore sous le capot.
Evidemment, la comparaison avec le classique de Fincher fait très mal. Non seulement Russel Mulcahy n'a pas le talent de Fincher, mais son film est grossier.
Je ne vais pas mentir : le film se donne une petite identité visuelle, avec une photographie ocre et des scènes sanglantes. Quelqu'un qui n'a jamais vu "Seven" peut tomber dans le panneau et le trouver relativement divertissant.
Néanmoins il faut quand même accepter une palette de défauts. Une réalisation balourde, qui tente des effets de styles vite ridicule. Des acteurs affreux. D'un côté, Christophe Lambert dans le rôle du flic, au mieux pas convaincant, au pire totalement risible. Pourtant l'acteur s'est impliqué à fond, présent au scénario et à la production ! De l'autre, un tueur que l'on crame dès sa première apparition.
Et surtout, un scénario d'une effroyable stupidité. Entre l'armada de la police, et le tueur soi-disant super intelligent, tous font preuve d'un niveau de bêtise qui laisse pantois.
David Fincher peut dormir tranquille.